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Let's do the Time Warp again!
31 décembre 2013

My Fair Lady

My Fair Lady

Bon je pense qu'il est grand temps de revenir sur My Fair Lady qui se joue actuellement au Théâtre du Châtelet et ce jusqu'à... demain! Oui je sais, je suis impardonnable d'en parler aussi tard, surtout que j'ai vu ce musical en début de série. Sachez que j'ai honte de moi si ça peut vous rassurer. Mais j'espère bien que vous n'aviez pas besoin de moi pour avoir envie d'aller voir My Fair Lady tout de même! Et c'est valable pour toutes les comédies musicales au Châtelet, dès qu'il y en a une on y va et puis c'est tout! On a de la chance en France d'avoir un lieu qui propose régulièrement des classiques de Broadway du 2ème et du 3ème âge dans une somptueuse production avec un cast parfait. Et ce My Fair Lady n'échappe pas à la règle.

Cette production mise en scène par Robert Carsen est juste splendide! Ce dernier a décidé de placer l'action dans les années 30, début de l'émancipation de la féminine. Cela se sent dans le splendide décors tout blanc style art déco qui fait ressortir la saleté des costumes des vendeurs de Covent Garden et ceux très colorés (et très beau) de la bourgeoisie. Les tenues d'Eliza s'en trouve également bien changé, fini la longue jupe et le col montant, place ici à une belle petite jupe et un chemisier, de même pour sa robe de bal style empire qui se transforme en magnifique drapé blanc. Tous ça fait que rien que visuellement les tableaux sont une merveille!

L'une des difficultés majeure lors de la création du spectacle fut d'intégrer des numéros d'ensemble dans une pièce qui se passe essentiellement en huit clos dans l'appartement du professeur Higgins. Alan Jay Lerner a donc une idée d’amener sur scène tous les lieux évoqués dans la pièce de Bernard Shaw mais jamais montré, tel que le marché aux fleurs de Covent Garden, les courses d'Ascot ou encore le bal des ambassadeurs. Et ce sont justement ces numéros que j'ai préféré, mené par un choeur du Châtelet et une troupe de danseur en pleine forme, à la fois marchands survoltés sur ''With a Little Bit of Luck'' et bourgeois snobinards et statiques sur ''Ascot Gavotte'', sans oublier bien-sûr le grand ''dance-number'', véritable show stopper, ''Get Me To The Church On Time''. Ces moments étaient un réel plaisir.

My Fair Lady 2



En ce qui concerne le cast, le rôle d'Eliza est tenu en alternance par Katherine Manley et Christine Arrand, toute les deux vu dans The Sound of Music, la première était Maria, la seconde la Baronne. Je dois avouer que j’espérais fortement voir Christine Arrand, elle m'avait ébloui en Baronne et j'avais très envie de la voir dans un rôle entier. Et elle fut encore une fois éblouissante. Rien à redire vocalement, elle survole la partition avec un naturel sans aucun effort. Elle est également très drôle et on suit avec plaisir son évolution, on veux vraiment qu'elle y arrive. La scène où elle atteind des sommets est sans aucun doute celle des courses d'Ascot où elle fonce tête baissé dans ce qu'elle pense être le summum de la distinction. Mon seul regret est qu'elle ne lâche pas assez prise, ça se fait clairement sentir dans les scènes de colère notamment sa confrontation avec Higgins au début du deuxième acte ainsi que la fin de ''Just You Wait'' (ma chanson préféré du show) qui était pourtant très bien mené jusque là.

Mais la véritable star s'est le professeur Higgins d'Alex Jennings. Il campe un personnage très différents de Rex Harrisson, plus sympathique au premier abord, il n'en reste pas moins un célibataire endurci, affreusement misogyne et facilement détestable mais on finit par s'y attacher (contrairement à Rex Harrison). Ses solos qui ont tendance à m'ennuyer parfois m'ont ici captivé. C'est là qu'on se rend compte de la richesse d'écriture de cette œuvre (qui a grandement repris le texte de Bernard Shaw soit dit en passant, tant il était indissociable de l'histoire).
Les seconds rôles tirent également leurs épingles du jeux, Nicholas Le Prevost est très drôle dans le rôle du colonel Pïckering (Il sert à quoi lui en fait?), Donald Maxwell fait un truculent Alfred Doolittle, Lee Delong est adorable en Mrs Pearce (qui occupe une grande place dans la mise en scène) et Caroline Blakiston est excellente en Mrs Higgins. Quand à Ed Lyon, le beau gosse de l'histoire, il est adorablement niais en Higgins et a une voix magnifique. Ce serait donc encore mieux si il chantait la partition au lieu de terminer ''On the Street Where You Live'' sur une monté qui n'a rien à faire là. (Oui dès fois je suis un vieux con réac, on ne touche pas à la partition pour prouver qu'on sait chanter.)

En résumé cette My Fair Lady est un bonheur de bout en bout. Un grand merci au Châtelet de nous présenter ce chef d’œuvre dans d'aussi bonne condition (qu'est ce que c'est bon d'entendre une comédie musicale avec un orchestre complet!). La prochaine comédie musicale que nous offrira le Châtelet sera Into the Woods! Je trépigne déjà et je peux vous dire que vous n'avez pas fini d'en entendre parler!

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