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Let's do the Time Warp again!

23 mars 2015

London Musical Trip: Épisode 2 - Once

Once

La seconde comédie musicale du séjour fut Once. Je dois bien avouer que c'est le peu de nouveauté intéressante depuis ma dernière visite qui m'ont poussé à aller voir ce spectacle qui ne m'a jamais attiré malgré sa flopée de Tony Awards. Mais vu que le spectacle allait fermer deux semaines après ma venue (soit samedi dernier), j'étais quand même un peu curieux de découvrir cette œuvre qui n'a pas laissé indifférent les gens de mon entourage qui l'ont vu. La moitié a adoré, l'autre s'est ennuyé à mourir... Avec deux autres amis nous nous sommes décidé à y aller. J'ai tout de même voulu voir le film la veille du départ. Vu mon état d'excitation ce soir là ce n'était pas vraiment le bon moment pour le découvrir, mais j'ai tout de suite accroché à cet univers et je suis tombé sous le charme des chansons, qui sont quand même à des années lumières de ce que j'écoute habituellement (je doute que Patti Lupone ait déjà chanté de la folk irlandaise) (mais si oui je suis preneur).

C'est donc avec un peu plus d'envie que prévu que je me suis rendu au Phoenix Theatre. Une fois sur place nous découvrîmes l'attraction principale de Once dont on nous avait tant parlé. Le bar étant sur scène, il est possible d'y monter avant le spectacle et pendant le spectacle pour siroter du cidre irlandais tout en faisant ses débuts dans le West End. Grand moment d'émotion. Puis un quart d'heure avant le début de la représentation, tout le c ast (sauf les deux principaux) débarque sur scène pour faire un petit bœuf irlandais, alors que nous sommes toujours sur scène les entourant! Au bout de 3 chansons, les ouvreurs nous demandent gentiment de regagner nos places pendant que les chansons s'enchaînent puis tout naturellement les chanteurs s'en vont laissant Ronan Keating seul sur scène et le spectacle commence.

Le spectacle reste très fidèle au film, en y rajoutant, à mon grand étonnement, beaucoup d'humour, ce qui est bien agréable. La mise en scène minimaliste et inventive fonctionne très bien, et participe en parti aux effets comiques. Les comédiens/chanteurs, qui sont également tous musiciens, sont toujours sur scène, généralement assis sur les côtés et exécutent des petites chorées toutes mignonnes avec leurs instruments de musique. J'ai donc vu pour la première fois un mec danser avec un violoncelle et c'était beau. De manière générale, mais si à première vu ils sont tous non danseurs, c'était très agréable de les regarder évoluer, touchant même parfois.
Les chansons sont les mêmes que dans le film, et ne viennent pas vraiment s'intégrer dans l'action. Le spectacle, qui est un peu un ovni dans le West End, s'apparente plus à une pièce sur des gens qui font de la musique qu'à une comédie musicale. Mais le résultat est prenant et le temps passe à une vitesse folle. Pour revenir à ce que j'ai dit plus haut, je me rangerai plus dans la moitié qui a adoré le spectacle. J'ai encore des frissons en repensant à la reprise de ''Falling Slowly'' qui clôt le spectacle.

La distribution était parfaite. Chacun des membre de l'ensemble des comédiens/chanteurs/musiciens a un rôle plus ou moins important à défendre. Je retiendrai particulièrement les hilarants Tim Prottley-Jones et Brandon Ellis, respectivement dans le rôle de Billy le propriétaire du magasin de musique et du banquier mais également chanteur à ses heures perdues. Dans le rôle du ''Guy'' c'était Ronan Keating, qui fait dans se spectacle ses débuts dans le West End. Si au début on imagine mal l'ancien chanteur de Boyzone en musicien un peu paumé, il se montre aussi bon acteur que chanteur et on s'attache vite à lui. Mais la star du spectacle c'est la ''Girl'' interprétée par la très touchante Jill Winternitz, elle m'a captivée pendant toute la durée du spectacle.

Une bien agréable surprise que Once, je ne regrette absolument pas de l'avoir vu avant sa fermeture. Notons quand même la belle carrière qu'a eu ce spectacle depuis ses débuts confidentiels Off-Broadway!

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22 mars 2015

London Musical Trip 2015: Épisode 1 - Miss Saigon

Miss Saigon

Me voici de retour après deux longs mois d'inactivité bloguesque. J'ai pourtant vu pas mal de choses en ce premier quart de l'année (dont Cabaret à Issy les Moulineaux héhé), mais manque de temps, d'inspiration et de motivation. Il fallait donc un événement de taille pour me faire revenir. Mon récent voyage à Londres fut cet événement. Comme l'année dernière, je suis parti trois jours dans la capitale anglaise pour me gaver de nourriture bière comédie musicale.

Le séjour débuta avec Miss Saigon, la petite sœur des Misérables qui fait un retour triomphale dans le West End pour ses 25 ans. J'avoue ne jamais m'être vraiment intéressé à ce spectacle, malgré les avis enthousiasme que j'entendais (généralement par mes amis asiatiques). Le peu d'extrait que j'en voyais me faisait penser à une version des Misérables au Vietnam avec un hélicoptère. J'y suis donc allé avec l'idée de m'en prendre plein les yeux tout en passant un moment sympa. Au final je me suis pris une grosse claque.

Comme je m'y attendais, visuellement c'est sublime. Ils ont mis le paquet et ça se voit. Dès le début on est happé dans les rues grouillante de Saigon, et c'est un voyage qui ce poursuit pendant toute la durée du spectacle, avec une petite incursion du côté de Broadway avec le grand numéro de l'Engineer. Le point d'orgue étant l'apparition de l'hélicoptère au deuxième acte, dont j'avais tant entendu parlé. Mais il c'est avéré que le spectacle n'était pas que visuel. J'ai été touché par l'histoire bien plus que je ne l'aurai pensé. On ne peut que s'attacher à Kim, jeune fille vietnamienne qui après le massacre de sa famille tombe dans la prostitution où elle rencontrera un G.I. avec qui elle aura un enfant qu'elle devra élever seule (bon d'accord c'est Fantine). Eva Noblezada, jeune débutante de 18 ans se révèle hallucinante dans ce rôle. Elle joue Kim depuis environ un an mais on dirait que c'est toujours sa première fois. Elle est peut être moins parfaite vocalement que Lea Salonga, mais elle donne des frissons dès qu'elle ouvre la bouche, sa première intervention sur ''The Movie In My Mind'' nous a scotché sur nos sièges. En parlant de la musique, je ne m'entendais pas à être autant charmé par la partition. On reconnaît la marque des auteurs des Misérables à plusieurs moments, mais je l'ai presque trouvé plus intéressante que celle des Mis sur plusieurs points (notamment sur les répétitions de thème moins incohérente). Après c'est du Boubil et Schoenberg, on peut trouvé les effets un peu facile, mais il faut avouer que c'est très efficace.

Le cast est excellent, je ne m'étendrai pas plus longtemps sur la bombe Eva Noblezada, tout à déjà était dit (et si je peux me permettre, sa non nomination au Laurence Olivier Awards est un scandale!) L'autre personnage central de l'intrigue et l'Engineer campé par Jon Jon Briones qui semble fait pour ce rôle. Il apporte une touche d'humour bienvenue au milieu de tout ce drame et en devient presque attachant (parce qu'il est quand même détestable ce personnage). Son grand numéro ''American Dream'' (un peu sorti de nul part il faut l'avouer) est un régal. Dans le rôle de Chris on retrouve Alistair Brammer que l'on peut voir dans le film Les Misérables et qui fait parti des nombreux interprètes de Marius. Il m'a fait un peu peur au début sur son morceau de bravoure ''Why God Why?'' où je le trouvais un peu léger vocalement. Mais il s'est montré excellent acteur, et la reprise de cette chanson au deuxième acte était très émouvante. Tamsin Carroll, sorte de jeune Alice Ripley londonienne impressionne dans le rôle d'Ellen la femme de Chris. Ethan Le Phong, le nouveau Thuy est également très bon. Le seul au final que je n'ai pas vraiment aimé c'est Hugh Maynard dans le rôle de John, pourtant très bon chanteur, mais il faut dire que le rôle n'est pas très valorisant...

Au final je suis sorti conquis du théâtre, les larmes aux yeux, bien plus ému que je ne l'aurai pensé. Au même titre que Les Misérables ou The Phantom of the Opera, Miss Saigon est un ''Must-see'' à Londres.

29 décembre 2014

Le Magicien d'Oz - We're off to see the Wizard...

Le Magicien d'Oz

Est ce que vous aussi vous avez eu un choc en découvrant dans le métro en septembre de géantes affiches pour Le Magicien d'Oz au Palais des Congrès dans la version d'Andrew Lloyd Webber, sans qu'aucune annonce n'ait été faite auparavant? A l'heure qu'il est on ne sait toujours pas comment ce spectacle s'est retrouvé là, mais nous n'allons tout de même pas boudé notre plaisir. J'ai donc foncé sur l'occasion, étant donné que The Wizard of Oz est la première comédie musicale que j'ai vu à Londres, j'en garde depuis un souvenir magique. Ce qui fait que j'avais un peur d’entacher l'image que j'en avais avant d'y aller.

Commençons d'abord avec deux petits coups de gueule. Le premier n'a pas grand chose à voir avec le spectacle en lui même, mais plutôt avec sa campagne de communication. Pourquoi crier partout qu'il s'agit de la même production qu'à Broadway, alors que ce spectacle n'est JAMAIS allé à Broadway. Londres oui, les États Unis oui, mais Broadway non (c'était pourtant pas faute d'avoir essayé). D'ailleurs il ne s'agit pas exactement de la production que j'ai vu à Londres, mais celle de la tournée américaine qui est un peu réduite.
Le deuxième concerne cette habitude qu'on beaucoup de version française de comédie musicale anglo-saxonne, celle de traduire toutes les chansons sauf la/les plus connue(s). Du coup le spectacle est intégralement en français, sauf ''Over the Rainbow''. Déjà je suis contre ce procédé car pour moi soit on traduit tout, soit on traduit rien. Les chansons ayant une importance narrative tout aussi grande que les scènes parlées, il est pour moi essentiel qu'elles soient dans la même langue. Et dans le cas du Magicien d'Oz, c'est d'autant plus bizarre que le récitatif qui précède la chanson est en français, et que la reprise au deuxième acte dans le château de la sorcière est en français (et c'était plutôt bien traduit). Voilà pour les coups de gueule, passons au positif, car même si j'ai l'air de râler beaucoup autour de ce spectacle, c'était quand même bien. Même très bien!

En premier lieu j'aimerai quand même saluer l'initiative des producteurs d'avoir amené ce spectacle en France, dans une production, même si moins impressionnante qu'à Londres, de grande qualité. Si l'on fermé les yeux sur le fait que nous sommes dans l'horrible Palais des Congrès (qui n'est pas fait du tout pour ce genre de spectacle), on a l'impression d'être devant un show londonien. Le spectacle est bien rodé, aucune approximation de la part de la distribution où on ne trouve aucun maillon faible. Candice Parise en tête, que j'avais beaucoup aimé dans Songs for a New World l'hiver dernier, à qui le rôle de Dorothy va parfaitement. Nous fûmes plusieurs à avoir des frissons pendant son ''Over the Rainbow''. Rien à redire également sur ses trois compères, les très attachants Fred Colas, Édouard Thibault et Gregory Garrell, avec une petite préférence pour le dernier, mais il faut dire que le rôle de l’Épouvantail est particulièrement valorisant pour le comédiens. Les deux sorcières ne sont pas en reste. Sophie Delmas scintille de milles feux en Glinda, et pas uniquement grâce à sa robe. Quand à Natasha St Pierre c'est une révélation. A l'annonce du casting j'avais quand même assez peur de savoir qu'elle serait la méchante sorcière de l'Ouest, qui est quand même un rôle de comédienne essentiellement (elle n'a qu'une seule chanson). Et puis le souvenir d'Hannah Waddingham était tellement fort... Au final la chanteuse québécoise s'avère surprenante, elle semble s'en donner à cœur joie et ses interventions sont très réussies. Je l'ai même trouvé meilleure sur ces scènes parlées que sur ''Red Shoes Blues'' (qui reste le meilleur ajout qu'Andrew Lloyd Webber a fait à la partition). Je n'oublie pas non plus l'excellent Frank Vincent ainsi que le très belensemble qui a de gros morceau à défendre, je pense notamment à la scène des Munchkins (non je refuse de les appeler ''les Pitchounes'') qui est toujours un régal.

Quel dommage que le public ne soit pas venu plus nombreux voir ce spectacle, car celui présent lors de ma venue était plus qu'enthousiaste et réagissait comme un public anglo-saxon (on applaudit la mort de la sorcière, on hue cette dernière quand elle revient saluer). Il faut dire aussi que le Palais des Congrès était aussi un choix un peu ambitieux, mais quelle salle parisienne pouvait accueillir de genre de production? A l'exception de Mogador, mais il est déjà pris... J'espère en tous cas qu'il y aura une reprise, car en plus d'être une belle initiative, c'est un très beau spectacle! J'ai pu ressentir les mêmes émotions lorsque je l'avais à Londres. Les frissons dès que l'orchestre commence à jouer l'ouverture (car oui il y a un orchestre!), l'euphorie lorsque les personnages entonnent ''We're off to see the Wizard...'' et les petites larmes à la fin... C'était une bien belle après midi au pays d'Oz.
Par contre si on pouvait bâillonner les enfants pendant le spectacle...

27 décembre 2014

An American in Paris - Who could ask for anything more?

An American in Paris 2

Écartons nous quelques instants des chemins de Bastille et de Garnier pour revenir, le temps d'un article, vers mon premier amour, le Châtelet. Car même si sur le papier, sa saison n'est pas très équilibré niveau comédie musicale, on y voit quand même de jolies choses.

La jolie chose en question est en fait l’événement comédie musicale de la saison (et oui rien que ça), il s'agit bien sur de An American in Paris, qui va démarrer ses previews en mars prochain à Broadway avant une première officiel courant avril. SAUF QUE, avant tout ça, la création mondiale du spectacle se fera chez nous, en plein cœur de Paris. Donc même si au fond le sujet ne me parlait pas plus que ça (je n'ai toujours pas vu le film à l'heure qu'il est, le DVD emprunté à la médiathèque est pourtant toujours là, à côté de moi, me regardant tendrement), j'étais tout excité à l'idée de me dire que j'allais voir une comédie musicale de Broadway... avant Broadway. Nan puis c'est quand même jouissif de voir tous les Playbill et autres Broadway.Com parler régulièrement du Châtelet ces derniers temps. C'est donc dans une attente insoutenable que je me suis rendu au Théâtre du Châtelet pour assister à la seconde preview du spectacle (oui je sais, c'était fin novembre, mais si je tenais mon blog régulièrement à jour ça se saurai).

Dès le levé de rideau le ton est donné, la danse aura une place primordiale dans ce spectacle. Ce qui n'est guère étonnant vu que les deux rôles principaux sont confiés à des danseurs de ballet (du New York City Ballet pour lui, du Royal Ballet pour elle), et que le metteur en scène n'est autre que le chorégraphe Christopher Wheeldon qui a notamment crée les superbes Alice's Adventures in Wonderland et Winter's Tales pour le Royal Ballet. Les amateurs de comédies musicales récentes furent plutôt dérouté par ce choix, notamment par le ballet du deuxième acte, délicieux pastiche des ballets néo-classiques français des années 50-60 (avec les décors de Daphnis et Chloé), qui dure une petite vingtaine de minutes. Mais les amateurs des comédies musicales de l'âge d'or (les musiques de Gershwin n'y sont pas pour rien), pendant lequel Agnes De Mille (Carousel) et autre Jerome Robbins (West Side Story) chorégraphiaient de longues séquences de ballet dans des comédies musicales devenues mythique. Car finalement cet Américan in Paris nous ramène à l'âge d'or de Broadway, il ne révolutionnera pas le monde de la comédie musicale, mais n'en a nullement l'intention. On passe juste un excellent moment devant un spectacle de qualité.

An American in Paris



On se ballade donc avec plaisir dans ce Paris fantasmé, un peu sombre parfois (notamment dans le prologue) mais plein de vie, d'espoir et bien évidemment d'amour. On suit les aventures de notre cher américain qui s'éprend d'une petite française qui travaille au rayon parfumerie des Galeries Lafayette et qui va devenir une grande star du ''ballet du Châtelet'' (bien qu'on la voit clairement répéter dans les studios du Palais Garnier). Évidement, elle aussi va tomber amoureuse de lui, et honnêtement je ne vois pas comment elle aurait pu faire autrement. Parce que Robert Fairchild, en plus de savoir tout faire (il a une très jolie voix et danse comme un dieu), il est très très très (très très très très) beau. Mais il en va de même pour sa partenaire, Leanne Cope, charmante petite brune à l'accent français ''so cute'' qui nous hypnotise quand elle danse. Ce couple a croqué est en plus bien mis en valeur par les très beau pas de deux chorégraphié par Christopher Wheeldon. Et franchement pour deux danseurs qui font leurs premiers pas dans la comédie musicale, on ne peut qu'être impressionné. Ils n'ont certes pas de très grande voix, on peine à les entendre quand ils chantent avec des performers chevronnés à l'exercice, mais elles sont très agréable à écouter et ils s'avèrent être des acteurs très convaincant. On ne peut souhaiter à ce couple ''so charming'' un beau succès à Broadway.

On trouve également à la distribution des artistes qui n'en sont pas à leurs première comédie musicale. Je découvre avec plaisir Jill Paice, qui m'avait semblé fort sympathique les fois où elle apparaissait dans Looks Not Books, qui est exquise dans son rôle de bourgeoise sous le charme de l'américain. Veanne Cox est impayable dans le rôle de Madame Baurel et on ne peut qu'être attendri par Brandon Uranowitz musicien cynique au grand cœur. Mais je retiendrai particulièrement la superbe prestation de l'irrésistible Max Von Essen, son grand moment sur ''I'll Build a Stairway To Paradise'', où il se retrouve entouré de girls (et de Brandon Uranowitz) pour un beau numéro de claquettes, est un délice. La salle en a d'ailleurs rugi de plaisir.

Dans cette saison parisienne bien terne niveau comédie musicale (beaucoup de choix mais rien de vraiment marquant au final) cette production est un petit régal, que j'aurai volontiers revu si les places n'étaient pas déjà toutes parties. Je souhaite donc à ce spectacle beaucoup de succès outre Atlantique.

21 décembre 2014

Ballets de Noël - Episode 2: My Heart Belongs to Ganio...

Gilbert-Ganio

Les ballets de Noël sont bien lancés du côté de l'Opéra, et depuis la dernière fois j'ai eu l'occasion de voir deux Casse Noisette et retourner deux fois à La Source. Aujourd'hui j'aimerai m'attarder du côté de Bastille.

Tout d'abord c'est au couple vedette de la série, Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio, auquel j'ai eu droit. Le tout s'annonçait plutôt bien, j'avais ouïe dire que ce genre de rôle convenait fort bien à Dorothée Gilbert, et Mathieu Ganio est le prince par excellence. Et le résultat fut largement à la hauteur des attentes. Dorothée Gilbert fut magnifique. Jeune fille charmante puis Fée Dragée impériale. C'est ce soir là que j'ai vraiment découvert la danseuse, ne l'ayant vu auparavant que dans Études où elle était visiblement assez stressé. (Non Raymonda lors de la soirée Le Riche ça ne compte pas...). Le partenariat avec Mathieu Ganio fonctionnait très bien, on sent que ces deux là on l'habitude de danser ensemble (notamment sur ce ballet) et ont une belle complicité. Quand à Mathieu Ganio il fut parfait. Certes son Drosselmeyer fait plus gentil tonton qu'homme mystérieux, mais on lui pardonne bien vite devant son Prince. Et quel Prince! Difficile de ne pas tomber amoureux! (Même si pour ma part c'est déjà fait depuis longtemps).

Dans les seconds rôles Daniel Stokes s'est particulièrement fait remarqué en Fritz facétieux aux côtés de Caroline Robert, chipie à souhait! Ils ont tous les deux exécuté une danse espagnole de haute volée.
Du côté des danses de caractères j'ai revu avec plaisir la superbe Danse Arabe d'Eve Grinsztajn. Mais la belle surprise de la soirée vint de la très belle Pastorale dansée par Aubane Philbert (que j'aime décidément beaucoup en ce moment), Charlotte Ranson et surtout Florimond Lorieux, qui malgré une réception un peu hasardeuse à la fin (ce qui a rendu la pose finale un peu chancelante), nous a offert une très belle danse précise et élégante avec beaucoup de style.
Ce fut en somme une bien belle soirée.

Ludmila Pagliero

Retour imprévu à Bastille hier soir. La raison? Suite à une blessure de Dorothée Gilbert, les dates de Ludmila Pagliero furent avancées. Désormais elle ne danse plus avec Vincent Chaillet (ce dernier dansera avec Héloïse Bourdon, et ça aussi ce sera à voir) mais avec... Mathieu Ganio! * cri de groupie hystérique *
Mes deux étoiles préférées dansant ensemble, je me devais de voir ça!

Ludmila Pagliero est la mignonnerie incarnée en Clara. Elle campe une Clara peut être moins douce et mature que ses prédécésseuses, mais tellement plus spontanée. Il fallait la voir virevolter sous la neige folle de joie. Elle fut aussi une très belle Fée Dragée, se jouant des difficultés technique du rôle. Par contre plus je vois ce ballet, plus je trouve cette variation poussive, il en va de même pour le grand adage qui précéde...
Je ne m'attarderai pas sur Ô combien Mathieu Ganio fut superbe! J'ajouterai quand même que, comme avec Dorothée Gilbert, il a une très belle complicité avec Ludmila Pagliero. Ce fut particulièrement visible dans le 1er acte avec leurs interactions autour du sapin, si bien que j'en ai oublié de regarder l'action principale tant j'étais occupé à les suivre du bout de mes jumelles. Ce fut d'ailleurs la première fois que j'ai préféré le 1er acte au 2ème. Sûrement dû au fait que les danses de caractères n'avaient pas la même saveur que la dernière fois.
Christelle Granier, dans la Danse Arabe, et Hugo Marchand, dans la Pastorale, sont loin d'avoir démérité (j'ai d'ailleurs hâte de voir ce dernier dans le rôle du Prince), mais j'avais encore en tête les superbes prestations d'Eve Grinsztajn et Florimond Lorieux dans ces mêmes passages. Et je n'aime définitivement pas cette Danse des Chinois, les danseurs ont bien du mérite de se lancer soir après soir dans cette variation tarabiscotée et peu valorisante.
Mais le tout fut rattrapé par une très belle Valse des Fleurs. Le corps de ballet est bien en forme sur cette série, la Valse des Flocons fut également magnifique.
Un petit mot également sur Laurence Laffon, qui soir après soir, fait preuve d'une grande classe dans le rôle de la mère.


Malgré quelques passages un peu tarabiscotés, j'aime définitivement beaucoup ce Casse Noisette!

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8 décembre 2014

Retour sur le Concours de Promotion de l'Opéra...

Si vous ne suivez pas le monde palpitant de la danse (et c'est un tort) vous devez ignorer que mercredi et samedi dernier s'est déroulé un événement d'une importance capital au Palais Garnier. Le concours annuel de promotion des danseurs et danseuses du Ballet de l'Opéra de Paris. Oui rien que ça. Cet événement chaque année suscite excitation, passion, joie, peine, déception, larmes, scandales, sang, tripes et boyaux. Ce concours que beaucoup voudrait voir supprimé, à juste titre d'ailleurs, est quand même un phénomène très intéressant à observer (et que ferions nous pauvre balletomanes si il n'était pas là pour animer nos nombreux débats?). Ces dernières années je suivais l'événement de près via les réseaux sociaux, forums et blogs spécialisés. Mais cette année j'avais ma place pour y assister. A moi de participer aux discussions animées, d'exprimer ma joie en direct ou de crier au scandale. Malheureusement à mon école le concours n'a pas beaucoup d'importance vu qu'ils ont décidé de me caler un événement très important le mercredi matin en me prévenant la veille. Mais une fois la matinée passée je me suis rué vers le Palais Garnier pour assister à la suite des événements.

Une fois sur place c'est l'heure de la pause déjeuner (je vous épargne le récit de mon arrivée pour récupérer ma place à 9h15 comme il était indiqué par l'AROP alors que les portes n'ouvraient qu'une heure plus tard, j'aime bien attendre dans le froid). Je croise quelques têtes connues qui m'informe des résultats de la matinée qui sont déjà tombés. ''Déjà?!'' Oui apparemment cette année les candidats sont informés par mail dès la fin des délibérations et au public d'actualiser son fil d'actu Twitter toutes les deux secondes entre chaque épreuves. Sont donc promus coryphées Antoine Kirscher et Florent Melac. Sont promus sujets Germain Louvet et Hugo Marchand.
Je n'ai pas trop d'avis concernant les nouveaux coryphées, ne les ayant pas vu leurs du concours ni vraiment sur scène, je n'ai pas grand-chose à dire, mais d'après les commentaires entendu à droite à gauche, Pablo Legasa et Antonio Conforti avaient fait un meilleur concours. Par contre je me réjouis de la promotion de Germain Louvet que j'avais beaucoup aimé dans Casse Noisette. Je ne connais pas Hugo Marchand mais j'ai hâte de le voir dans ce même ballet dans quelques semaines. Eux non plus n'ont pas spécialement dominé leurs classe à l'issue du concours, mais cette promotion est parfaitement logique. Mais il est temps pour moi de rentrer et d'assister à la dernière épreuve de la journée.


Sujets Hommes (Variation imposée: Tchaïkovski Pas de Deux)

Aucune majorité ne s'étant dégagé à l'issue du vote, le poste de premier danseur n'est pas pourvu.


Ce fut donc le petit scandale du jour. Après avoir vu une si belle classe il est un peu dommage que le poste de premier danseur reste vacant, certes personne n'a outrageusement dominé la classe mais il y avait de très belle personnalité artistique qui aurait à mon sens méritait ce poste…

Au niveau de la variation imposée tout le monde s'en est globalement bien tiré à part un pose finale un peu tremblotante chez certains. A ce jeu là Allister Madin et Sébastien Bertaud était pour moi les meilleurs, aucune faute technique, de la musicalité, de belles réceptions…
Le passage des variations libres est bien plus intéressant. J'ai particulièrement retenu Florimond Lorieux bondissant en Marco Spada, la belle musicalité et le style d'Axel Ibot dans Dances at a Gathering (le premier Robbins que je voyais du concours et pas le dernier), le lyrisme de Daniel Stokes qui m'a agréablement surpris dans la variation lente du Lac des Cygnes et bien sur Sébastien Bertaud irrésistible dans Le Rire de la Lyre. Il était pour moi celui qui ressortait le plus du concours et qui avait fait le parcours le plus équilibré. Sa personnalité à part aurait pu le faire monter à mon humble avis…

Jennifer-Visocchi_Concours-de-promotion-2014_variation-libre_Grand-Pas

Quadrilles Femmes (Variation imposée: 1ère Variation du Pas de Trois , Le Lac des Cygnes):

1- Ida Viikinkoski (Variation libre: Variation du Printemps, The Four Seasons de Jerome Robbins)

2- Jennifer Visocchi (Variation libre: Grand Pas de Twila Tharp)

Le jury n'a pas réussi à se mettre d'accord pour la suite du classement. Les trois autres postes ne sont pas pourvues.


Autre petit scandale. Que les 5 postes n'est pas était pourvue n'a surpris personne. Mais seulement deux? Le niveau de la classe était certes assez homogène mais il y avait de quoi en nommer une troisième, voir une quatrième. D'autant que vu le nombre de places elles étaient nombreuses à participer (18!) en aurait il eu autant pour deux places?

Passons à l'épreuve en elle même. 18 pas de trois du Lac, c'est trop long. On le savait avant que ça commence et ce fut le cas. Cette variation assez longue et pas bien palpitante isolée n'a pas vraiment permis aux candidates de se démarquer, d'autant que la diagonale finale, qui ne ressemblait pas vraiment à une diagonale à certains passages, a donné pas mal de fil à retordre aux candidates. A la fin de la session j'avais surtout retenue Amélie Joanidès, Gwenaëlle Gauthier et Jennifer Visocchi.
Ces deux dernières ont réitéré cette impression dans la variation, même si la première a eu quelques problèmes avec les fouettés à l'italienne dans sa variation de la Reine des Dryades du Corsaire, ce fut très beau. Les autres ont également montré de belles choses, je pense notamment à Roxane Stojanov impériale en Paquita, Gwenaëlle Gauthier surprenante dans la Giselle de Mats Ek, Laura Bachman qui malgré quelques petits accrocs à fait une Giselle (version classique) très charmante, où encore Alice Catonnet délicieuse dans le Grand Pas Classique. Au final mes trois favorites sont restées les mêmes. Mais je suis également content pour Ida Viikinkoski qui a fait une belle variation du printemps.

 

Leonore-Baulac_Concours-de-promotion-2014_variation-libre_The-Four-seasons

 

 

Coryphées Femmes (Variation imposée: Variation de Gamzatti, La Bayadère)

1- Leonore Baulac (Variation libre: Variation du Printemps, The Four Seasons de Jerome Robbins)

2- Hannah O'Neill (Variation libre: La Nuit de Walpurgis de George Balanchine)

3- Letizia Galloni (Variation libre: Tchaïkowski Pas de Deux de George Balanchine)

4- Laurène Levy (Variation libre: In the Middle Somewhat Elevated de William Forsythe)

5- Fanny Gorse (Variation libre: Variation de la Danseuse Verte, Dances at a Gathering de Jerome Robbins)

6- Marion Barbeau (Variation libre: Bhakti III de Maurice Béjart)

 

Comme pour les coryphéees hommes, résultalts sans grandes surprises, les deux favorites sont promues. Ce qui me ravi car pour les avoir vu sur scène, ce sont deux belles artistes et de véritables solistes. De plus elles ont toutes les deux faites un beau concours, sans non plus dominer outrageusement leurs classe. Car ce fut une très belle classe avec beaucoup de personnalités très intéressantes. J'ai repensé au fameux concours de l'année dernier, où de cette classe, un seul des deux postes avait était pourvu, alors qu'en voyant les mêmes candidates que l'an dernier, je me suis dit qu'il y avait quand même de quoi faire…

La variation imposée à poser de nombreux problèmes à la plupart des candidates, elles furent peu nombreuses à s'en sortir sans accrocs, même Hannah O'Neill, pourtant très bonne technicienne et qui avait déjà dansé cette variation l'année dernière en libre, à fait frémir tout le monde avec une chute de pointe lors de sa diagonale, ce qui ne l'a pas perturbé du tout et elle a finit comme elle avait commencé, avec brio. Elle a fait également une des plus belles variations libres avec La Nuit de Walpurgis de Balanchine. Mais elles ont toutes montré de très belles choses dans leurs libres. Que ce soit Charlotte Ranson irrésistible en Polymnie, Fanny Gorse très classe en danseuse verte, Leonore Baulac rafraîchissante dans la variation du Printemps, Marion Barbeau surprenante dans Bhakti III ou encore Laure Adélaïde Boucaud que j'ai découvert avec plaisir dans Le Sacre du Printemps. Mais j'ai eu un petit coup de coeur pour Aubane Philbert qui s'était très bien sorti des pièges de Gamzatti et qui a fait une très belle Nikiya.

 

 

Laura-Hecquet-robbins

 

Sujets Femmes (Variation imposée: Variation du Cygne Noir, Le Lac des Cygnes)

1- Laura Hecquet (Variation libre: Variation de l'Automne, The Four Seasons de Jerome Robbins)

2- Héloïse Bourdon (Variation libre: Variation de l'Ombre, Les Mirages de Serge Lifar)

3- Sae Eun Park (Variation libre: Acte II,Variation de Nikiya, La Bayadère de Rudolf Noureev)

4- Caroline Robert (Variation libre: 2ème Variation, Other Dances de Jerome Robbins)

5- Marine Ganio (Variation libre: 1ère Variation, Other Dances de Jerome Robbins)

6- Charline Giezendanner (Variation libre: Variation de Marie, Clavigo de Roland Petit)

 

Ah la classe des sujets, celle qui chaque année suscite nombreuses polémiques. Cette année le résultat est plutôt juste. Laura Hecquet est une très belle danseuse que l'on voit souvent dans des rôles de solistes, que l'on remarque à toujours dans le corps de ballet, elle a mérité sa place et aurait du l'avoir il y a bien longtemps. Mais je suis quand même très déçu pour Héloïse Bourdon qui est une danseuse que j'aime beaucoup et qui a fait un très beau concours…
La variation du Cygne Noir n'a pas vraiment posé de problèmes aux candidates et elles ont toutes su déjouer les pièges technique. Mais seulement deux ont vraiment réussi à créer un personnage et à raconter une histoire, Héloïse Bourdon et Laura Hecquet, avec une petite préférence pour la première tout de même.
Du côté des variations libres il y avait également de très belles choses, Caroline Robert et Marine Ganio étaient très belles dans les variation de Other Dances qu'elles avaient choisies, Laura Hecquet a fait une très belle variation de l'Automne et Sae Eun Park, nous a (enfin) montré ses qualités d'interprètes en faisant une très belle Nikiya. Choix très judicieux de la danseuse qui a réussi à montrer qu'elle n'était pas qu'une technicienne. Mais avec son Ombre magistrale Héloïse Bourdon a dominé sa classe. A la sortie son nom était sur toute les bouches. Elle aurait vraiment mérité ce poste de première danseuse. Dommage qu'il n'y avait pas deux postes à pourvoir.

En tous cas je tenais à dire bravo à tous les danseurs et danseuses pour s'être frotté à cette épreuve. C'était déjà stressant pour moi qui était confortablement assis dans une loge, alors je n'ose imaginer pour eux...

 

1 décembre 2014

Ballets de Noël - Episode 1: Le marathon commence

Après une soirée Lander/Forsythe en demi teinte et un Rain bien sage, tous les balletomanes parisiens attendaient avec impatience les ballets de Noël. Une saison de Noël qui s'annonce chargée pour nos danseurs, notre chère Brigitte étant partie en laissant à son successeur un petit cadeau à peine empoisonné. La programmation en parallèle de Casse Noisette de Rudolf Noureev et La Source de Jean Guillaume Bart. Deux ballets classiques, nécessitant un grand corps de ballet et le même type de soliste. Ajoutons à cela un nombre conséquent de blessures, Benjamin Millepied découvre les joies des valses des distributions.

Casse Noisette



Je devais voir mon premier Casse Noisette le 3 décembre avec la distribution de la première, mais un chamboulement des distributions m'a fait faire une visite anticipée au pays des flocons de neige ce samedi en matinée avec une excitation non dissimulée.

J'aime beaucoup la version de Noureev de ce ballet, que je n'avais vu qu'en vidéo, et j'avais hâte de voir la belle Leonore Baulac faire sa prise de rôle en Clara. Et le spectacle fut à la hauteur de mes attentes. Le premier acte est passé bien vite, c'est sûrement la seule version de ce ballet où je ne trouve pas le premier acte autour du sapin interminable. Leonore Baulac convint sans mal en petite fille et fut charmante dans sa variation du Casse Noisette. A ses côtés on trouvait Simon Valastro qui s'en donnait à cœur joie en gamin turbulent et Aubane Philibert peste comme il faut, qui a fait une magnifique variation de la vivandière. Germain Louvet quand à lui semblait un peu timide en Drosselmeyer, on le retrouve bien plus à l'aise une fois transformé en prince, à le voir de loin il fait penser à Mathieu Ganio ou à Arthur Raveau, et sa danse fut très belle, aussi à l'aise dans la petite batterie que dans les grands sauts. Lui et Leonore Baulac faisaient un couple très charmant, malgrè quelques petites prises de mains hésitantes le pas de deux du premier acte fut très beau. Mais le clou du premier acte fut la valse des flocons qui, malgré une chute de neige un peu trop importante et un petit problème dans l'entrée du deuxième groupe, fut magnifique. A l'entracte j'avais envie de danser dans les couloirs de Bastille (et inutile de dire que cette valse resta dans ma tête pour le reste de la journée).

Même si j'ai passé un très agréable moment devant le premier acte, c'est au deuxième que va ma préférence. Les danses de caractère m'ont beaucoup plu notamment la danse espagnole où Aubane Philibert et Simon Valastro étaient survoltés ainsi que la danse arabe menée par la sublime Eve Grinsztajn. J'ai un peu plus de mal avec la danse chinoise que je trouve inutilement compliquée, d'autant plus que les trois danseurs avaient du mal à s'en dépatouiller. S'en suit une magnifique valse des fleurs parfaitement exécutée par le corps de ballet en pleine forme. Les stars de l'après midi revinrent toutes de doré vêtues pour le grand pas de deux, très beau couple princier, ils se sont bien sorti des difficultés technique de ce passage, malgré des petites frayeurs lors de portés et une pose finale abrégée (ce qui n'est pas plus mal, cette pose est affreuse). Les deux nous ont livré de très jolies variations, lui nous a impressionné par ses sauts, elle nous a donné de magnifiques ronds de jambes en l'air, le tout c'est terminé avec une très belle coda. Au final une prise de rôle réussie pour nos deux jeunes danseurs, espérons que cela soit de bonne augure pour le concours de promotion qui arrive, et une très belle représentation. Quel plaisir ensuite de sortir et de se balader devant les vitrines de l'avenue Daumesnil décorée pour Noël (il ne manquait plus que la neige), ces dernières années j'avais du mal à retrouver l'esprit de Noël, cette série de Casse Noisette pourrait bien m'aider.

La Source

Le soir on enchaîne avec la première de La Source. J'avais déjà eu l'occasion d'un peu me familiariser avec ce ballet il y a deux ans lorsque le Centre National du Costume de Scène (à Moulins) avait fait une exposition avec les costumes de ce ballet. Dans l'auditorium du musée le ballet était d'ailleurs diffusé. Même si ça m'avait plu, je n'en ai gardé qu'un vague souvenir. Et je me demande pourquoi, car hier soir, même en ne voyant vraiment que les 2/3 de la scène, je suis tombé sous le charme des ces elfes, nymphes et autres caucasiens. C'est très beau esthétiquement, le contraste entre la simplicité des décors et les ornements des costumes fonctionne très bien, et la chorégraphie sait se faire inventive tout en gardant un langage très classique. Le tout est très fluide, ce qui faisait du bien après les bizarreries de Noureev.
La distribution était quasiment la même que celle de la captation (et de la création) avec juste Laetitia Pujol et Emmanuel Thibault en lieu et place d'Isabelle Ciaravola et Mathias Heymann.
Chacun était parfaitement à sa place hier soir, Emmanuel Thibault avait un plaisir communicatif à incarner cet elfe malicieux et bondissant, j'ai enfin compris l'engouement que suscite ce danseur. Vincent Chaillet fut impérial dans le rôle du gentil grand frère qui veut vendre sa sœur au Khan, il était superbe dans les danses caucasiennes du premier acte. En Nourreda, Laetitia Pujol s'est faite discrète dans le premier acte, mais elle fut magnifique au second, notamment dans sa variation où elle doit séduire le Khan. Face à elle Nolwenn Daniel fut sublime en Dadjé. Quelle dommage que cette danseuse rare soit encore cantonnée à ce genre de (petits) rôles à quelques mois de la retraite...
Mais la star de la soirée fut Ludmila Pagliero qui faisait son retour après une blessure qui l'avait éloigné de la scène en ce début de saison. Elle a bien mûri son interprétation depuis la création, et apporte plus à sa Naïla qu'une belle technique. Dès qu'elle est en scène elle attire tous les regards. On est hypnotisé par la précision de son bas de jambe, de la souplesse de ses bras, sa légereté, son interprétation tout en finesse de la nymphe, tour à tour irréelle aux côtés de Djémil, plus terrienne dans les bras du Khan. Son sacrifice n'en fut que plus déchirant. Elle m'a rappelé la première fois où je l'ai vu sur scène dans La Sylphide. A ses côtés Karl Paquette était en grande forme. Toujours excellent partenaire et il a très bien exécuté ses variations. Il campe un Djémil très sympathique (alors qu'au vu de la dernière scène il est très facile de le haïr). A noter également une très belle prestation du corps de ballet, notamment les nymphes du premier acte.
Au final ce ballet fut un vrai coup de cœur, et j'ai hâte de le revoir!

Ce n'est certes que le début, mais si les deux séries continuent dans ce sens là, les fêtes vont être excellentes!

31 octobre 2014

This is Halloween! This is Halloween! Halloween! Halloween! Halloween! HALLOWEEN!

Ceci est un petit article sans importance spécialement pour Halloween consacré au méchant de comédie musicale. Enjoy!

Mack the Knife – The Threepenny Opera

 

Sweeney Todd et Mrs Lovetts – Sweeney Todd

 

La méchante sorcière de l'Ouest – The Wizard of Oz

 

Les Thénardier – Les Misérables

 

La Sorcière – Into the Woods

 

Lord Farquaad – Shrek the Musical

 

Les six joyeuses meurtrières – Chicago

 

Jigger Craigin – Carousel

 

La Belle Mère – Cinderella

 

Miss Trunchbull – Matilda

 

Le Fantôme – The Phantom of the Opera

 

Fastrada – Pippin

 

Frank'N'Furter – The Rocky Horror Show

 

5 octobre 2014

Harald Lander/William Forsythe

La saison du ballet de l'Opéra de Paris a repris il y a deux semaines avec un triple bill composé d’Études d'Harald Lander, une monstruosité technique en tutus courts et collants blancs, et Woundwork 1 et Pas./Parts de William Forsythe, qui est un peu partout en ce moment dans les salles parisiennes. J'ai eu l'occasion de voir ce programme deux fois, oui je suis raisonnable en ce début de saison (et aussi parce que je n'avais pas énormément de disponibilités) (et Ludmila Pagliero fut retiré d’Études), et ce fut deux représentations complètement différentes, surtout concernant les Forsythe.

 

Etudes

Études:


Études est un ballet qui retrace le parcours de la ballerine, des exercices basiques à la barres, puis au milieu, jusqu'à la brillante étoile qui exécute crânement les fouettés tout en se faisant courtiser pour un champion des pirouettes et un romantique à la petite batterie facile.
J'avais eu l'occasion d'assister à la séance de travail de ce ballet qui mettait en lumière la distributions des jeunes Héloïse Bourdon, Fabien Révillon et Yannick Bittencourt. J'avais surtout retenue en sortant que ce ballet avait l'air diaboliquement compliqué et que le chorégraphe devait être un gros sadique... Et c'est encore pire quand on voit le ballet en entier. Si comme moi vous avez tendance à stresser pour les danseurs au moindre pas un peu compliqué ce ballet n'est pas fait pour vous. J'ai passé tout le spectacle agrippé au mur de ma loge craignant une catastrophe. Et ça ne s'arrange pas quand on remarque que les danseurs sont aussi crispés que nous...

La distribution de la première réunissait Dorothée Gilbert, fraîchement revenue de son congés de maternité, Josua Hoffalt et Karl Paquette. Les trois étaient donc assez tendus et chacun a connus quelques accrocs pendant leurs parcours. Dorothée Gilbert est quand même celle qui s'en sort le mieux globalement, et sa variation de l'étoile était plutôt réussie (même si elle a zappé les tours en l'air lors des fouettés, il s'avérera au final que seul Héloïse Bourdon les a fait sur scène, et avec brio, et je n'étais pas là...) mais il manquait un peu de brio. Et il en va de même pour ses partenaires masculins qui compensèrent quelques lacunes techniques par leurs charismes. Josua Hoffalt eu quelques difficultés sur les pirouettes au début mais s'est bien rattrapé avec sa petite batterie. Karl Paquette a réussi son interminable série de pirouettes et fouettés mais nous a fait quand même quelques petites frayeurs. Au final personne ne s'est vraiment planté, mais comme dis plutôt ça manquait de brio, c'est d'autant plus frustrant quand on devine l'enthousiasme que le final devrait susciter.

La deuxième distribution, très alléchante sur le papier, mettait en vedette le trio des espoirs de la compagnie, Amandine Albisson, François Alu et Arthur Raveau. Pour ma part je me devais d'y aller, dès qu'Arthur Raveau (je ne m'y ferai jamais à son nouveau prénom...) danse j'y vais et puis c'est tout. J'attendais beaucoup de cette distribution et je fus un peu déçu... Amandine Albisson et Arthur Raveau semblaient un peu stressé, mais étant plus loin que la dernière je ne l'ai pas trop vu. La première a très bien commencé, avec une très belle partie de la Sylphide où elle faisait un beau duo avec Arthur Raveau très à l'aise dans ce registre, elle était sûre techniquement et avait plus de panache que Dorothée Gilbert, mais elle a eu la malchance de rater ses fouettés ce qui l'a visiblement mis mal à l'aise pour le reste de la représentation. Arthur Raveau quand à lui fut, comme Josua Hoffalt, un peu fébrile sur la première partie et virevoltant dans la seconde. Seul François Alu semblait dans son élément, sa série de pirouettes fut brillamment exécuté, il lui manque juste maintenant de contrôler un peu son énergie débordante. Étonnamment le duo Alu/Raveau ne fonctionne pas si bien que ça, on sentait plus de complicité chez Paquette/Hoffalt. Le trio du jour a quand même apporté un peu plus de brio que leurs prédécesseurs, mais malheureusement pas assez.

Pour le brio et la joie de danser il fallait regarder du côté du corps de ballet, aucun accrocs technique et ils apportent la touche d'humour que ce ballet devrait avoir. Ce sont eux qui éxécutent crânement tous les exercices que contient ce ballet. La plus grande satisfaction de ces Études c'est bien eux.

 

Woundwork 1

Woundwork 1:


J'avais déjà vu cette œuvre de William Forsythe, mettant en scène deux couples qui ne se croisent jamais, il y a deux ans, et j'avais été hypnotisé par ces quatre danseurs, tout en regrettant d'avoir du mal à me focaliser sur les deux en même temps. Il faut dire que j'avais vu un quatuor de rêve, Marie Agnès Gillot/Benjamin Pech et Eleonora Abbagnato/Nicolas Le Riche. Pour cette reprise pas besoin d'avoir quatre yeux pour en profiter. Lors de la première mon regard resta tout naturellement sur le deuxième couple, Laetitia Pujol et Mathieu Ganio, qui apporte un côté dramatique à cette œuvre abstraite (je me suis toujours imaginé que le mec du deuxième couple voulait se barrer avec l'autre femme). De l'autre côté, Aurélie Dupont et Hervé Moreau, ça avait l'air pas mal aussi (surtout pour lui) mais un peu froid (surtout pour elle). Lors de ma deuxième visite ce fut l'inverse, je fus littéralement hypnotisé par le premier couple avec toujours Hervé Moreau, accompagné cette fois de Marie Agnès Gillot qui bouffait tout le monde sur le plateau. Je ne suis pas son plus grand fan, mais dans ce genre d'oeuvre elle en jette! De temps en temps j'essayais d'aller du côté du deuxième couple, Alice Renavand et Florian Magnenet, qui avait l'air de faire des choses pas mal, mais ils n'ont pas su faire face à la tornade Gillot!

 

Pas Parts

Pas./Parts:

 

La soirée ce finit en beauté avec Pas./Parts, surement la plus grande satisfaction de cette soirée. En particulier le soir de la première, où j'ai retrouvé l'enthousiasme que m'avait suscité cette œuvre il y a deux ans. Et comme il y a deux Sébastien Bertaud domine de loin la distribution, on dirait que la chorégraphie a été faite pour lui. Mais tous les danseurs furent très bon et les passages de groupe furent les meilleurs. Je ne peux m'empêcher de citer mes premières danseuses préférés, Nolwenn Daniel et Eve Grinsztajn, Audric Bézard qui est épatant dans son solo, il en va de même pour Jérémie Bélingard qui nous a fait sa sortie annuelle (et quel dommage que ce ne soit pas plus fréquent) et Stéphanie Romberg que j'ai vraiment découvert dans ce répertoire.
Avec la deuxième distribution ce fut un peu plus mou, l'énergie de groupe était toujours là mais il manquait Sébastien Bertaud des leaders. Ils s'en sortent tous bien, voir très bien, notamment Valentine Colasante, Hannah O'Neil et Yann Saïz, mais au final s'est surtout Audric Bézard qu'on retient. Ce danseur a d'ailleurs bien du mérite, vu qu'il a dansé tous les soirs de cette série et sur les trois ballets!

20 septembre 2014

Are we a pair? - en couple(s) avec Sondheim

Are We a Pair

Le Châtelet n'ayant pas programmé de Sondheim cette saison, Passion étant soit disant trop intimiste pour la grande scène du Châtelet, je me désespérais de ne pas avoir ma dose cette année... Puis j'apprends que se joue en ce moment un petit spectacle reprenant des chansons de Dieu (Sondheim pour ceux qui ne suivent pas), qui plus est avec des gens biens dedans, j'ai sauté sur l'occasion. Et heureusement, deux jours plus tard c'était complet.

Are We A Pair? - en couple(s) avec Sondheim, est donc une sorte de petit Putting it Together, pas de grandes trames narratives, juste quelques histoires de couple autour de cinq personnages, trois filles et deux garçons. Bien qu'il n'y ait aucune transition, ni dialogues entre les chansons, on ne rentre pas dans le côté récital, contrairement à d'autres spectacles vu auparavant qui avait pourtant un côté narratif plus affirmé.

J'ai trouvé le choix des chansons très intéressant et contrairement, encore, aux spectacles précédemment évoqué, il est assez dur de prédire quelle chanson sera la suivante. J'ai bien essayé de me prêter au jeu, mais j'ai vite arrêté histoire de ne pas être frustré toute la soirée. Non pas que le choix des chansons était mauvais, bien au contraire, mais quand on se dit pendant cinq minutes ''Là elle va chanter ''Could I Leave You'' hiiiiiii!!!'' et qu'en fait non... Mais comme dit plus haut la sélection était quand même très bonne, mélangeant les ''tubes'' de ce genre de spectacle, Company, Follies et Merrily We Roll Along avec un peu de Sweeney Todd et de A Little Night Music, ainsi que des chansons peu connus comme ''A Moment with You'' de Saturday Night ou la chanson titre de Anyone Can Whistle. A noter également la présence du duo d'ouverture de Passion, moi qui pensais que cette œuvre était impossible à caser dans une revue, finalement ça rendait très bien. Après j'ai un peu regretté l'absence d'extraits de Sunday in the Park with George et surtout d'Into the Woods, même si celle de ce dernier sont assez difficile à placer hors contexte.

Ces chansons sont interprétés par une très belle distribution où les filles m'ont particulièrement marqué. Dalia Constantin à la fois sensuelle dans ''Sooner or Later'' (suivi de ''Bang'' qui est en grande parti responsable à ma référence à Putting it Together) et touchante dans une chanson qui m'est inconnue (mon honneur est perdue), Lauren Berkman complètement hystérique dans ''(Not) Getting Married Today'', sûrement l'un des meilleurs moments du spectacle, et mon coup de cœur du spectacle, la délicieuse Virginie Ramsis, qui a peut être les numéros les moins valorisants mais on ne peut que tomber sous le charme devant son ''Anyone Can Whistle'' et son ''Love Will See Us Through''. Et quand elle sont réunies toutes les trois pour ''You Could Drive a Person Crazy'' c'est pêchu à souhait.
Les garçons sont quand même à citer car ils étaient très bon, Emmanuel Suarez (vu dans Avenue Q, déjà avec Virginie Ramsis) excellent dans ''Bang'' et Lisandro Nesis, très touchant sur ''Marry Me a Little''. Un grand bravo également au pianiste et directeur musical, Raphaël Sanchez, son solo sur ''Night Waltz'' de A Little Night Music fut magnifique.

Je suis ressorti enchanté de ce spectacle, ça m'a rappelé que je devrais aller plus souvent dans les petites salles parisiennes, ont y trouve parfois des pépites.

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