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Let's do the Time Warp again!
5 octobre 2014

Harald Lander/William Forsythe

La saison du ballet de l'Opéra de Paris a repris il y a deux semaines avec un triple bill composé d’Études d'Harald Lander, une monstruosité technique en tutus courts et collants blancs, et Woundwork 1 et Pas./Parts de William Forsythe, qui est un peu partout en ce moment dans les salles parisiennes. J'ai eu l'occasion de voir ce programme deux fois, oui je suis raisonnable en ce début de saison (et aussi parce que je n'avais pas énormément de disponibilités) (et Ludmila Pagliero fut retiré d’Études), et ce fut deux représentations complètement différentes, surtout concernant les Forsythe.

 

Etudes

Études:


Études est un ballet qui retrace le parcours de la ballerine, des exercices basiques à la barres, puis au milieu, jusqu'à la brillante étoile qui exécute crânement les fouettés tout en se faisant courtiser pour un champion des pirouettes et un romantique à la petite batterie facile.
J'avais eu l'occasion d'assister à la séance de travail de ce ballet qui mettait en lumière la distributions des jeunes Héloïse Bourdon, Fabien Révillon et Yannick Bittencourt. J'avais surtout retenue en sortant que ce ballet avait l'air diaboliquement compliqué et que le chorégraphe devait être un gros sadique... Et c'est encore pire quand on voit le ballet en entier. Si comme moi vous avez tendance à stresser pour les danseurs au moindre pas un peu compliqué ce ballet n'est pas fait pour vous. J'ai passé tout le spectacle agrippé au mur de ma loge craignant une catastrophe. Et ça ne s'arrange pas quand on remarque que les danseurs sont aussi crispés que nous...

La distribution de la première réunissait Dorothée Gilbert, fraîchement revenue de son congés de maternité, Josua Hoffalt et Karl Paquette. Les trois étaient donc assez tendus et chacun a connus quelques accrocs pendant leurs parcours. Dorothée Gilbert est quand même celle qui s'en sort le mieux globalement, et sa variation de l'étoile était plutôt réussie (même si elle a zappé les tours en l'air lors des fouettés, il s'avérera au final que seul Héloïse Bourdon les a fait sur scène, et avec brio, et je n'étais pas là...) mais il manquait un peu de brio. Et il en va de même pour ses partenaires masculins qui compensèrent quelques lacunes techniques par leurs charismes. Josua Hoffalt eu quelques difficultés sur les pirouettes au début mais s'est bien rattrapé avec sa petite batterie. Karl Paquette a réussi son interminable série de pirouettes et fouettés mais nous a fait quand même quelques petites frayeurs. Au final personne ne s'est vraiment planté, mais comme dis plutôt ça manquait de brio, c'est d'autant plus frustrant quand on devine l'enthousiasme que le final devrait susciter.

La deuxième distribution, très alléchante sur le papier, mettait en vedette le trio des espoirs de la compagnie, Amandine Albisson, François Alu et Arthur Raveau. Pour ma part je me devais d'y aller, dès qu'Arthur Raveau (je ne m'y ferai jamais à son nouveau prénom...) danse j'y vais et puis c'est tout. J'attendais beaucoup de cette distribution et je fus un peu déçu... Amandine Albisson et Arthur Raveau semblaient un peu stressé, mais étant plus loin que la dernière je ne l'ai pas trop vu. La première a très bien commencé, avec une très belle partie de la Sylphide où elle faisait un beau duo avec Arthur Raveau très à l'aise dans ce registre, elle était sûre techniquement et avait plus de panache que Dorothée Gilbert, mais elle a eu la malchance de rater ses fouettés ce qui l'a visiblement mis mal à l'aise pour le reste de la représentation. Arthur Raveau quand à lui fut, comme Josua Hoffalt, un peu fébrile sur la première partie et virevoltant dans la seconde. Seul François Alu semblait dans son élément, sa série de pirouettes fut brillamment exécuté, il lui manque juste maintenant de contrôler un peu son énergie débordante. Étonnamment le duo Alu/Raveau ne fonctionne pas si bien que ça, on sentait plus de complicité chez Paquette/Hoffalt. Le trio du jour a quand même apporté un peu plus de brio que leurs prédécesseurs, mais malheureusement pas assez.

Pour le brio et la joie de danser il fallait regarder du côté du corps de ballet, aucun accrocs technique et ils apportent la touche d'humour que ce ballet devrait avoir. Ce sont eux qui éxécutent crânement tous les exercices que contient ce ballet. La plus grande satisfaction de ces Études c'est bien eux.

 

Woundwork 1

Woundwork 1:


J'avais déjà vu cette œuvre de William Forsythe, mettant en scène deux couples qui ne se croisent jamais, il y a deux ans, et j'avais été hypnotisé par ces quatre danseurs, tout en regrettant d'avoir du mal à me focaliser sur les deux en même temps. Il faut dire que j'avais vu un quatuor de rêve, Marie Agnès Gillot/Benjamin Pech et Eleonora Abbagnato/Nicolas Le Riche. Pour cette reprise pas besoin d'avoir quatre yeux pour en profiter. Lors de la première mon regard resta tout naturellement sur le deuxième couple, Laetitia Pujol et Mathieu Ganio, qui apporte un côté dramatique à cette œuvre abstraite (je me suis toujours imaginé que le mec du deuxième couple voulait se barrer avec l'autre femme). De l'autre côté, Aurélie Dupont et Hervé Moreau, ça avait l'air pas mal aussi (surtout pour lui) mais un peu froid (surtout pour elle). Lors de ma deuxième visite ce fut l'inverse, je fus littéralement hypnotisé par le premier couple avec toujours Hervé Moreau, accompagné cette fois de Marie Agnès Gillot qui bouffait tout le monde sur le plateau. Je ne suis pas son plus grand fan, mais dans ce genre d'oeuvre elle en jette! De temps en temps j'essayais d'aller du côté du deuxième couple, Alice Renavand et Florian Magnenet, qui avait l'air de faire des choses pas mal, mais ils n'ont pas su faire face à la tornade Gillot!

 

Pas Parts

Pas./Parts:

 

La soirée ce finit en beauté avec Pas./Parts, surement la plus grande satisfaction de cette soirée. En particulier le soir de la première, où j'ai retrouvé l'enthousiasme que m'avait suscité cette œuvre il y a deux ans. Et comme il y a deux Sébastien Bertaud domine de loin la distribution, on dirait que la chorégraphie a été faite pour lui. Mais tous les danseurs furent très bon et les passages de groupe furent les meilleurs. Je ne peux m'empêcher de citer mes premières danseuses préférés, Nolwenn Daniel et Eve Grinsztajn, Audric Bézard qui est épatant dans son solo, il en va de même pour Jérémie Bélingard qui nous a fait sa sortie annuelle (et quel dommage que ce ne soit pas plus fréquent) et Stéphanie Romberg que j'ai vraiment découvert dans ce répertoire.
Avec la deuxième distribution ce fut un peu plus mou, l'énergie de groupe était toujours là mais il manquait Sébastien Bertaud des leaders. Ils s'en sortent tous bien, voir très bien, notamment Valentine Colasante, Hannah O'Neil et Yann Saïz, mais au final s'est surtout Audric Bézard qu'on retient. Ce danseur a d'ailleurs bien du mérite, vu qu'il a dansé tous les soirs de cette série et sur les trois ballets!

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