Soirée Robbins/Ratmansky (ou Ôde à Dances at a Gathering)

Continuons les bonnes résolutions en poursuivant la liste des spectacles vu récemment (il y a moins de deux semaines donc) avec la soirée Robbins/Ratmansky qui clôturait la saison des ballets à Garnier.

La soirée s'ouvrait avec le ballet Dances at a Gathering du génial Jerome Robbins, pour les amateurs de comédies musicales c'est le chorégraphe de On The Town, West Side Story et autres Fiddler on the Roof. J'avais déjà vu des extraits de ce ballet en répétition et ça m'avait beaucoup plu. Je suis tombé sous le charme de ce ballet, le style de Robbins, la musique de Chopin (dès fois j'avais l'impression que Marguerite Gautier allait débarquer sur scène) et surtout cette joie qui se dégage de ce ballet m'a mis sur un petit nuage encore quelques temps après la représentation. Resta quand même la petite frustration de ne pouvoir, sur le chemin du retour, reprendre la chorégraphie du pas de six avec les passants.

Lors de ma première visite au programme, c'était le cast de la première qui officiait avec donc une flopée d'étoile menait par Mathieu Ganio débordant de poésie en danseur brun (on m'avait dit avant le spectacle que sa première variation est une merveille, le mot était faible) et Ludmila Pagliero aimantant tous les regards en danseuse rose. Je rajouterai à ce duo de tête Nolwenn Daniel tout simplement rayonnante en danseuse jaune. C'est vraiment une danseuse que j'apprécie beaucoup, je me rends compte que l'année prochaine sera sa dernière saison. Je pleure sur mon clavier.
Mais tous le monde était très bien et parfaitement à sa place dans cette distribution, notamment la belle et un peu distante danseuse mauve d'Amandine Albisson ou le danseur violet de Karl Paquette en grande forme est très à l'aise dans ce genre de répertoire. Je mettrai juste un bémol sur la danseuse verte d'Aurélie Dupont, je n'ai pas vu le second degrés de ses apparitions.

Je suis retourné voir ce programme deux fois, la première fois c'était pour voir la danseuse verte de Sabrina Mallem qui m'avait beaucoup plu lors de la répétition publique. Malgré une petite chute lors de sa deuxième variation, elle était très belle dans le rôle et le seconds degrés qui manquait chez sa camarade étoile était bien là. J'ai découvert à ses côtés le danseur vert de Pierre Arthur Raveau à la danse raffinée et au sourire qui ferait fondre un iceberg, le facétieux danseur rouge brique de François Alu, le danseur violet très viril d'Audric Bézard ainsi que la très élégante danseuse mauve de Valentine Colasante. Seules étoiles rescapés de la première, Josua Hoffalt (très en forme cette fin de saison) qui passe du vert au brun et ça lui convient beaucoup mieux, et Amandine Albisson qui passe du mauve au rose, si je la préfère en mauve le rôle lui va très bien et le partenariat avec Audric Bézard est plutôt pas mal, idée à creuser (et surtout qu'on arrête de la mettre avec Josua Hoffalt).

Et enfin ma dernière venue était surtout pour les adieux de Christophe Duquenne qui est donc parti sur le mini rôle du danseur bleu, le seul qui n'a pas son moment dans le ballet… Mais cela n'a pas empêché la salle de l'ovationner et son dernier salut fut à son image, très classe.
Le reste de la distribution mélangé un peu des deux distributions précédentes, avec en nouveauté la très belle danseuse jaune d'Héloïse Bourdon. Je n'ai jamais vraiment prêté attention à cette danseuse auparavant, mais depuis que je l'ai vu en soliste sur Le Palais de Cristal, je l'aime beaucoup et la voir dans ce ballet n'a fait qu'affirmer cela. De plus le partenariat avec Pierre Arthur Raveau fonctionne à merveille, encore une fois idée à creuser.

En plus de Dances at a Gathering, la soirée était composé également de Psyché d'Alexei Ratmansky. Lors de la première vision je fus tellement choqué par la surabondance de fleurs, de paillettes, d'animaux en cartons et de boules roses lumineuses sensés représenter le ventre d'une femme enceinte que je n'ai pas vraiment prêté attention au ballet. Mais une fois le choc passé c'est l'ennui qui domine. Et ce ballet qui est pourtant plus court de 10 minutes que le précedent m'a paru bien plus long. Et pourtant les danseurs s'y sont montrés très bon, que ce soit Laetitia Pujol et Marc Moreau ou le couple star Diana Vishneva et Evan McKie (je n'ai pas pu voir Pierre Arthur Raveau dedans, j'ai préféré le voir dans le Robbins, et je pense que j'ai bien fait), mais rien n'y fait je n'aime pas ce ballet...