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Let's do the Time Warp again!
14 juillet 2014

Les adieux de Nicolas Le Riche

Je manque à tous mes devoirs… Cela fait un mois que je n'ai rien écrit et je n'ose regarder depuis combien de temps je n'ai pas fait de comptes rendus de spectacle (alors que j'en ai vu pas mal ces derniers temps…). Après les Tony Awards, il me fallait donc un événement de la plus haute importance pour revenir dans la blogosphère. Il s'agit malheureusement des adieux de Nicolas Le Riche…

Nicolas Le Riche 1

Nicolas Le Riche est une figure emblématique de l'Opéra de Paris, j'ai commencé à aller à l'Opéra la saison dernière et déjà à ce moment les apparitions du danseur se faisaient rares. Elle n'en était donc que plus précieuses et son jeune homme rayonnant dans Le Rendez Vous de Roland Petit aux côtés de la sulfureuse Isabelle Ciaravola, son Jean fougueux et bondissant dans Mademoiselle Julie ou dernièrement son Quasimodo très émouvant font parti de mes meilleurs souvenirs de l'Opéra.
Sa soirée d'adieu était donc l'événement de la saison à ne pas louper, d'autant que le programme donnait l'eau à la bouche. Malheureusement, l'Opéra étant ce qu'il est, la soirée a été privatisée et il fallait se battre pour obtenir une place. J'ai pu obtenir le saint Graal grâce à un abonné qui m'a filé une de ses places (si il passe par là, qu'il sache que je lui en suis extrêmement reconnaissant).

Le 9 juillet, j'ai donc pris place tout au fond de l'amphithéâtre de Garnier (je m'étais dis ''plus jamais l'amphi'' après la première fois que j'y suis allé, mais les circonstances étaient exceptionnelles) avec un mélange d'excitation et de nostalgie.
Place à la première partie du spectacle. Pour l'introduction, Mathieu Chédid est présent sur scène avec sa guitare pendant que l'étoile esquisse les pas de ses plus grands rôles. Une belle entrée en matière. On enchaîne avec un extraits des Forains de Roland Petit exécuté par les petits rats de l'école de danse et… Nicolas Le Riche. C'est lui même qui présente le prochain extrait, la variation du tambour du Bal des Cadets interprété par Francesco, lui aussi élève de l'école de danse. Même si on le sentait un peu fébrile, il s'est très bien sorti des difficultés technique de sa variation!
Puis une flopée d'espagnols, de sarrasins et de jeunes filles en tutus déboule sur la scène pour un extrait de Raymonda. C'est un moment que j'attendais avec impatience et je suis resté sur ma faim. Aucune variations, un Stéphane Bullion fatigué, Dorothée Gilbert qui fait trois petits sautillés sur pointes et puis s'en va, Pierre Arthur Raveau qui fait tapisserie. Bref ma petite déception de la soirée, mais j'ai bien aimé les solistes espagnols (Yann Saïz et Daphnée Gestin) et sarrasins (Allister Madin et Aubane Philbert).
La première partie s'achève avec L'Après Midi d'un Faune avec Jérémie Bélingard (un revenant!) pas très investit en Faune et la lumineuse Eve Grinsztajn en Nymphe. J'ai quand même apprécié de voir cette pièce mythique en vrai.

Après l'entracte place au vrai spectacle avec Le Jeune Homme et la Mort. Je fus scotché à mon siège pendant 20 minutes. Nicolas Le Riche est juste hallucinant dans cette œuvre, impossible en le voyant de se dire qu'il partait ''en retraite'' à la fin de la représentation... Eleonora Abbagnato qui lui donnait la réplique est implacable dans le rôle de la Mort. Cette dernière était très émue lors des saluts, c'était la dernière fois qu'ils dansaient ensemble sur la scène de Garnier…

Nicolas Le Riche 2


Deuxième entracte avant la dernière partie, qui commence avec un magnifique pas de deux extrait d'Appartement de Mats Ek en compagnie de Sylvie Guillem. Un très beau moment.
On enchaîne avec un discours non sans humour de l'acteur Guillaume Galienne avant l'extrait de Caligula, ballet choréhraphié par l'étoile avec un livret de l'acteur. Audric Bézard se retrouve donc en cheval. N'en déplaise à certains j'aime beaucoup cet extrait que j'avais déjà vu lors de la Soirée Jeunes Danseurs. Audric Bézard est très bon dans ce passage (et il a la forme, ça faisait trois soirs de suite que j'allais à l'Opéra, trois soirs de suite que je le voyais danser dans trois rôles très différents), mais j'avoue avoir préféré Germain Louvet dans le programme Jeunes Danseurs. Mais ma grande interrogation fut, pourquoi avoir Mathieu Ganio sur scène si il ne fait que tenir une laisse?
Puis viens le clou de la soirée, Le Boléro. Quand les lumière s'éteignent, toutes la salle retient son souffle. Oublions les fausses notes de l'orchestre, ce fut un Boléro d'anthologie. Nicolas Le Riche ne montre aucune trace de fatigue et hypnotise toute la salle, on est pendu au moindre de ses gestes. Dans l'ensemble des garçons qui l'entourent on trouve les étoiles Karl Paquette et Josua Hoffalt qui étaient déchaînés et ont remarquablement mené le corps de ballet. Les dernières notes sont arrivés bien trop vite et je n'avais pas envie que ça se termine. Nicolas Le Riche s'effondre sur la table et c'est un rugissement de plaisir qui retentit dans Garnier. L'ovation durera une bonne vingtaine de minutes, malgrè une bonne partie du parterre qui a bien vite déserté pour se rendre au cocktail. Mais les loges et l'Amphi, son vrai public, a bien insisté pour que le rideau s'ouvre une dernière fois.

On oubliera donc bien vite la première partie, ce fut une magnifique soirée!

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