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Let's do the Time Warp again!
12 mars 2014

Onéguine (Amatriain/Paquette/Grinsztajn/Révillon et Albisson/Hoffalt/Barbeau/Révillon)

Après la soirée magique du 28 février pour les adieux d'Isabelle Ciaravola, dur d'imaginer pouvoir y retourner. Mais j'avais tout de même envie de voir les deux dernières distribution, et puis au fur et à mesure des représentations je me suis fortement attaché à ce ballet, j'ai donc assisté au deux dernières représentations du ballet.

Alicia Amatriain

La première soirée mettait en vedette l'étoile de Stuttgart, Alicia Matriain, appelée en urgence suite à une blessure de Ludmila Pagliero. On ne parlera pas du fait que l'Opéra n'invite les danseurs de Stuttgart que pour boucher les trous des distributions... L'étoile officiait donc aux côtés de Karl Paquette que j'avais déjà vu deux fois et qui m'avait moyennement convaincu. Ils n'ont eu que très peu de temps pour répéter ensemble, et pourtant l'alchimie fonctionne à merveille. Bien plus qu'entre Karl Paquette et Ludmila Pagliero qui ont l'habitude de danser ensemble (et il faudrait que ça cesse d'ailleurs, ça ne marche pas entre eux pas la peine d'insister). Les pas de deux étaient passionnés et les portés acrobatique étaient d'une fluidité... (Karl Paquette n'est pas la Rolls du partenariat pour rien). Son Onéguine était d'ailleurs bien plus convaincant, on comprend maintenant sa colère lors de la scène du bal, il est moins antipathique qu'Hervé Moreau mais on croit à son personnage! Quand à Alicia Amatriain on sent que ce rôle est dans son ADN. Elle incarne parfaitement toute l'évolution de Tatiana, de la jeune fille amoureuse du premier acte à la femme déchiré entre la passion et la raison du dernier pas de deux.

En face d'eux on trouvé Fabien Révillon à la place de Florian Magnenet. Il campait un Lenski très convaincant à la technique impeccable. Sa variation du deuxième acte était magnifiquement bien dansé, il ne manquait plus qu'un peu plus d'émotion. En Olga on retrouvait la superbe d'Eve Grinsztajn qui nous montre que oui, Olga n'est pas qu'une jeune fille primesautière qui affiche de grands sourires tout en faisant des pirouettes. Elle est actrice du drame au même titre que les trois précédemment cités. C'était d'ailleurs le point fort de cette distribution. Pour la première fois depuis le début de la série j'ai vu un quatuor. Les quatre protagonistes étaient tous très justes et allaient dans la même direction. Les meilleurs passages étaient la scène du bal ainsi que la scène du duel. Les quatre danseurs nous ont raconté l'histoire ensemble!

Le lendemain ce fut différent. Le couple principal fut interprété par la nouvelle première danseuse (du moins avant que je ne rentre dans la salle) Amandine Albisson et Josua Hoffalt. Tous deux faisaient leurs prises de rôle. Cette distribution sur le papier était assez surprenante, j'imaginais mal Amandine Albisson dans ce rôle (et puis si il y avait une première danseuse qui devait faire sa prise de rôle en Tatiana s'était Eve Grinsztajn et personne d'autres! Heureusement elle a eu le droit à Mademoiselle Julie où elle a fait des étincelles mais j'y reviendrai très bientôt!), quand à Josua Hoffalt, à première vue, il est plus un Lenski qu'un Onéguine (il paraît d'ailleurs qu'il était excellent en Lenski). Mais je m'étais rendu à Garnier l'esprit ouvert, et le premier acte était plutôt plaisant. Amandine Albisson était assez convaincante en jeune fille calme et réservée, même si elle n'avait pas l'air très amoureuse de son Onéguine. Josua Hoffalt malgré quelques accrocs techniques lors de sa variation (en même temps ses bottes n'ont pas l'air très pratiques pour les pirouettes et autres tours arabesques) était très convaincant. Il a adopté le côté poète maudit qui lui allait plutôt bien. Par contre que ce couple est mal assorti. Déjà physiquement, sur pointes elle est plus grande que lui, c'est d'un pratique pour ce genre de ballet au pas de deux tarabiscotés. Puis bon, ça manque quand même de passion. Mais Amandine Albisson est une très belle danseuse, c'était donc très beau à regarder à défaut d'être émouvant.

Albisson-Hoffalt


Au deuxième acte ça commence à se gâter. J'ai trouvé Amandine Albisson complètement absente. Peut être connaissait elle l'issue de cette représentation ce qui ne l'a pas aidé à rentrer dans le ballet, mais je ne l'ai quasiment pas vu. Par contre j'ai beaucoup aimé ce qu'a fait Josua Hoffalt. C'est très différent de ce que j'avais pu voir sur cette série, mais c'était crédible. Si il se montre odieux envers Tatiana c'est juste parce que c'est la seule façon de se débarrasser d'elle. Si il danse avec Olga ce n'est pas vraiment par provocation, mais pour lui faire comprendre que c'est fini.
Les choses s'arrangent au troisième acte. Je ne m'étendrai pas sur le pas de deux avec le Prince Grémine un peu tremblotant qui m'a semblé interminable. Josua Hoffalt arrive tourmenté par les erreurs de son passé et Amandine Albisson m'a beaucoup ému lors du derniers pas deux. A la fin, et même si ce n'était pas une représentation exceptionnelle, j'ai applaudi chaleureusement.

Du côté des Lenski/Olga on retrouvé Fabien Révillon qui semblait moins en forme que la veille. Sa partenaire du jour était la délicieuse Marion Barbeau qui faisait une jolie Fée Canari en décembre. C'est un plaisir de la voir danser et ce dans un rôle de premier plan, mais comme Charline Giezendanner elle ne donne pas d'ampleur à son personnage.

Venons en au fait maintenant. Avant le début de la représentation avec Joëlle nous apercevons Nicolas Joël s'installant dans sa loge. Au premier entracte on remarque que Brigitte Lefèvre l'a rejoint. Un gros soupçon nous envahit. Au deuxième entracte une fille mal gardée viendra nous les confirmer. En revenant dans ma loge je bougonne des ''C'est trop tôt!''. Puis à la fin du troisième acte, à la fin des premiers saluts le rideau se baisse puis se relève, un micro est sur scène, Nicolas Joël, Brigitte Lefèvre et ses rayures se tiennent derrière. Amandine Albisson est nommée étoile...


Amandine Albisson est une danseuse que j'apprécie particulièrement. Je l'ai vu pour la première il y a un peu moins d'un an, elle n'était encore que sujet, elle faisait sa prise de rôle dans le rôle principal du ballet de Roland Petit Le Loup. Je m'étais dit en la voyant que cette fille serait étoile un jour. Je me suis dit la même chose cet hiver en la voyant dans La Belle au Bois Dormant. Je la voyais donc étoile, mais pas maintenant! Son passage chez les premières danseuses n'aura duré que deux moins et cinq jours... Et puis pourquoi la nommer après une représentation correct mais pas particulièrement emballante? Sur un autre ballet cette nomination aurait pu soulever les foules, ici ça tombe à plat... Merci Brigitte!

Heureusement la saison prochaine lui donnera pas mal d'occasion de briller (Casse Noisette, Le Lac des Cygnes, Paquita... Je reviendrai également sur cette programmation). Je lui souhaite donc un belle étoilat (ou étoilariat comme dirait Brigitte).  

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