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Let's do the Time Warp again!
8 mars 2014

Onéguine - Adieux Isabelle Ciaravola

Affiche

Depuis que je vais à l'Opéra j'ai souvent passé de très bonnes soirées, mais des soirées magiques comme celle du 28 février, ça ne m'était jamais arrivé.

Isabelle Ciaravola est la première étoile que j'ai vu sur scène. C'était en décembre dernier lors de la soirée Forsythe, elle dansait l'ennuyeux O Zlozony/O Composite de Trisha Brown mais j'étais captivé par ses lignes sublimes (quelles jambes!), la qualité de sa danse, son expressivité, sa présence... Puis je l'ai revu quelques mois tard lors de la soirée Roland Petit où elle dansait Le Rendez Vous. Quand elle est arrivé sur scène avec sa perruque et ses talons hauts, ce fut le coup de foudre. Depuis dès que je peux j'essaye de la voir à chaque fois qu'elle danse, sa Dame aux Camélias en septembre reste l'un de mes plus beaux souvenirs d'Opéra. Je ne pouvais donc pas rater sa soirée d'adieux.

Tout d'abord quelques mots sur la réprésentation, car outre l'émotion des adieux ce fut un spectacle de rêve. Isabelle Ciaravola retrouve avec Tatiana le rôle qui l'a sacré étoile et elle a livré ce soir là une performance d'anthologie. Jeune fille timide au premier acte tombant follement amoureuse de ce dandy mystérieux (et pas très agréable), on aurait dit qu'elle avait 16 ans. Lors du deuxième acte elle essaye de sauver les apparences et de calmer la situation alors qu'elle vient d'être humilié. A la fin du duel son regard change, ses rêves se brisent et elle devient une femme. Et l'apothéose arrive au troisième acte lors du dernier pas de deux, il n'y pas de mots pour décrire ce que j'ai vu. Isabelle Ciaravola fini le ballet effrondré par terre et moi, au fond de ma loge, je pleure.


Ses partenaires n'étaient pas en reste. Hervé Moreau dans le rôle d'Onéguine fut pour moi une révélation. Il est tout simplement odieux envers Tatiana, avec lui tout devient lisible (contrairement aux deux représentations auquelles j'avais assisté plus tôt). De plus il a une très belle technique et avait une danse tranchante qui correspondait bien à son personnage. Le couple qu'il formait avec Isabelle Ciaravola était en parfaite osmose et, comme je l'ai déjà dit, le dernier pas de deux fut un grand moment.
Mathias Heymann était particulièrement bon ce soir, lui qui ne m'avais pas spécialement marqué lors de la première était içi magnifique! Sa variation avant le duel était très touchante. A ses côtés Charline Giezendanner, même si elle n'apporte pas vraiment de relief à son personnage, était charmante et c'était un plaisir de la voir virevolter au milieu de ses amies.
Quand à Karl Paquette, même si son rôle est assez ingrat, c'était un plaisir de le revoir avec sa partenaire fétiche le temps d'un pas de deux. La petite scène entre eux qui précède le pas de deux était particulièrement touchante (alors que les autres soirs je m'en foutais un peu je l'avoue).


Une fois la représentation terminait, le public c'est immédiatement levé pour acclamer l'étoile une dernière fois, ce qui a duré au moins 25 minutes avec rappel. L'étoile salue seule sous une pluie d'étoiles dorée. Elle ramène sur scène les personnes qui ont compté pour elle. Voir Mathieu Ganio et Laetitia Pujol en larme était particulièrement touchant (c'est au moins la troisième fois que j'utilise ce mot sur ce billet).

A la suite de la représentation tout le monde se retrouve dans le grand foyer où Isabelle Ciaravola reçoit la légion d'honneur après un beau discours de Brigitte Lefèvre dont elle seule connaît le secret. On apprend que la légion d'honneur pique un peu. Ambiance bon enfant donc. L'étoile est rayonnante dans sa sublime robe noire. Bref cette soirée d'adieux fut, à l'image d'Isabelle Ciaravola, magnifique!

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