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Let's do the Time Warp again!
10 juillet 2013

La Sylphide

La Sylphide 2

Me voilà de retour après un mois d'absence. Pendant tous ce temps j'ai eu le temps de faire pas mal de chose comme passer le Bac, l'avoir avec mention bien, mon gala de danse, trouver un appart, préparer le démenagement et plein d'autres choses qui m'ont tenu éloigné de vous chers lecteurs, et j'en suis désolé. Pourtant ce n'est pas l'actu qui manquait, entre la présentation presse de La Belle et la Bête, The Edges et The Last Five Years à Paris, les Etés de la Danse et pleins d'autres projets de spectacle à Paris pour la saison prochaine. Et puis le Bac passé, j'ai pu retrouver le chemin des salles parisiennes. La dernière représentation auquelle j'ai assisté était La Troisième Symphonie de Gustav Mahler à l'Opéra Bastille. Et c'est bien les danseurs de l'Opéra que j'ai retrouvé, mais à Garnier cette fois ci et dans un ballet classique. Très classique. Un monument de l'école de danse française et de romantisme. La Sylphide.

Mais La Sylphide, de quoi ça parle?

L'action se déroule en Ecosse (donc il faut se préparer psychologiquement à voir des mecs en jupe pendant tout le premier acte, ce qui n'est pas déplaisant il faut l'avouer). Un jeune homme , James, est endormi à côté de sa cheminée et une Sylphide (petit être aérien en tutu long avec des fleur dans les cheveux et une jolie paire d'ailes). Quand James se réveille il aperçoit la jolie créature, mais cette dernière disparait dans la cheminée. Le pauvre petit est tout perturbé par cette vision, puis il se dit qu'il a du rêvé. C'est à ce moment là que tout le village se ramène dans la maison pour célébrer le mariage. Oui car James est fiancé à Effie. Une gentille fifille à sa maman qui a la facheuse tendance de chouiner à la moindre contrariété. Tout le monde danse, c'est la fête. Il y a juste Gurn, le meilleur ami de James, qui fait la tête. Car en plus d'avoir un nom assez dur à porter il est amoureux d'Effie. Mais voilà, tous le monde s'en fou. Et tout un coup une sorcière débarque, comme ça sans prévenir. Elle se réchauffe près de la cheminée (oui il fait froid en Ecosse). James veut la chasser, parce que bon, une sorcière ça fait tâche lors d'une fête de fiancaille. Mais cette dernière décide de lire dans lignes de main des jeunes filles présentes. En lisant l'avenir d'Effie, elle voit un mariage, normal. Sauf que ce n'est pas James qu'elle va épouser mais Gurn. Ce dernier est tout content, James l'est beaucoup moins et chasse la sorcière pour de bon. Une fois qu'Effie est fini de chouiner la fête reprend. C'est là qu'arrive un couple qui sort d'on ne sait où mais que tous le monde regarde danser pendant 10 minutes. Entre deux danse écossaises James aperçoit à plusieurs reprises la Sylphide, qu'il est le seul à voir d'ailleurs. Il se retrouve donc tiraillé entre son engagement envers Effie et sa fascination pour la Sylphide. S'en suit donc un magnifique pas de trois dans l'ombre, pour nous montrer que James est un être très torturé. Après la coda, la Sylphide pique l'alliance de James et s'en va toute contente. Ce dernier la suit abbandonant Effie qui se met à chouiner. Gurn, qui ne perd pas le nord, la demande en mariage. Rideau. Entracte.

Le deuxième acte se passe dans la forêt. La sorcière qui n'a pas du tout apprécié de s'être fait viré de la fête met au point un voile magique dans le but de tuer la Sylphide et en profite pour faire une petite danse avec ses congénères. Pendant se temps James court après la Sylphide dans les bois. Cette dernière est rejointe par 33 autres Sylphides qui volent et dansent dans tous les sens pendant que James et la Sylphide enchaîne adages et variations. Puis James se dit qu'il en a marre de tous le temps courrir après la Sylphide et il se dit que ce serait bien sympa d'avoir une femme qui reste toujours à ses côtés. C'est là que la sorcière lui offre le voile. Il doit donc déposer se voile sur les épaules de la Sylphide, cette dernière perdera ses ailes et ne pourra plus lui échapper (que c'est romantique!). James offre le voile à la Sylphide, elle perd donc ses ailes. Mais ce que James n'avait pas prévu c'est qu'elle meurt juste après. Fou de douleur il se roule par terre tandis que les sylphides emmène la morte au ciel.

On pourrai croire que l'histoire de La Sylphide tient sur un timbre, elle est en faite vachement longue à expliquer.

Après des jours de galère à chercher désesperement une place pour le week end où j'étais sur Paris, j'ai réussi à me trouver sur la Bourse de l'Opéra une place en catégorie 2 (avec 20 euros de réduction) pour la représentation du samedi. Je tenais en particulier à être présent à cette date là car mes deux danseurs favoris de l'Opéra, Vincent Chaillet et Eve Grinsztajn, faisait leurs prises de rôle respectivement en James et en Effie. La Sylphide était Ludmila Pagliero (la seule étoile parisienne qui danse encore le rôle titre sur cette série). A l'annonce des distributions, c'était la danseuse qui me semblait le moins correspondre au personnage, au vu de ces distributions (Gamzatti, Kitri, Carmen) elle avait l'air d'être plus à l'aise dans les rôle à caractère que dans celui de la gracieuse et aérienne Sylphide. Mais d'après ce que j'avais pu lire sur les forums, elle était très bien dans ce rôle. Et puis dans le Pas de Deux Ecossais officiait Muriel Zusperreguy qui était une très belle Kitri en décembre au côté de... Vincent Chaillet!

En ce samedi 6 juin je me suis donc retrouvé au 3ème rang de l'orchestre de Garnier (sur un strapontin tout de même et en bout de rangé) prêt à apprécier le spectacle. Et j'ai apprécié c'est le moins qu'on peut dire.

La Sylphide 3

Crédit Photo: Ludmila Pagliero

Déjà un mot génerale sur le ballet. Le 1er acte est très sympathique,un peu kitsch, mais très agérable, avec comme point d'orgue le pas de l'ombre réunissant les trois protagonistes (mais j'aurai l'occasion d'en reparler). Bon public que je suis, j'ai beaucoup aimé tous les petits trucages pour les différentes entrées et sorties de la Sylphide. Et puis voir les Sylphides du deuxième acte traverser la scène en volant ça fait toujours son petit effet. Quand à l'acte blanc, moi qui avait peur de le trouver trop long il n'en fu rien. C'est un parfait exemple du style français. Une danse complexe mais fluide et raffiné. Pas de grandes prouesses apparentes (non vous ne verrez pas la Sylphide faire 32 fouettés, ni James la porter à une main), c'est beau tout simplement.

Passons aux interprétes du jour. Comme j'avais pu le lire, Ludmila Pagliero est surprenante en Sylphide. J'avais souvent entendu à son propos que ce qu'elle faisait était propre mais sans âme (deux dames à l'entracte en discuté justement à côté de moi "Ah nan mais Ludmila elle n'a aucuuuuuun charisme. Elle a de la technique mais on y croit pas"). C'est loin de ce que j'ai pu voir ce soir là. Que sa technique soit parfaite tous le monde est d'accord et la question ne se pose même pas. Son travail de pied est magnifique! Mais elle a mis sa technique au service du personnage. Elle était très joueuse avec James, ses moues étaient irrésistible. Et puis elle était très aérienne (alors que je craignais le contraire) et d'une légèreté. C'est simple on n'entendait à peine ses pointes pendant ses réceptions, et pourtant j'étais limite collé à la scène. Elle était parfaitement crédible lors de la scène de sa mort, malgrè un léger problème technique (ses ailes sont resté accroché à sa jupe).

Vincent Chaillet qui dansait pour la première fois James s'en est très bien sorti. Techniquement il n'y a rien à redire, ses sauts et ses pirouettes sont maîtrisés et sa petite batterie était très belle. Il était un peu plus tendu dans les adages (comme je l'avais déjà remarqué sur Don Quichotte) mais il les a quand même fort bien réussi. Son jeu était un peu timide par moment mais je pense que ça irait mieux pour les autres représentations. Une très belle prise de rôle en somme. Je dois avoué que j'éspérais une nomination à la fin de la représentation, mais ce n'est pas arrivé. Mais je sur que cela se produira, je veux être dans la salle ce fameux soir!

L'autre prise de rôle de la soirée était celle d'Eve Grinsztajn en Effie, une danseuse magnifique qui m'a conquis le jour où j'ai vu une vidéo d'elle dansant la Danse Arabe de Casse Noisette, depuis j'ai eu l'occasion de la voir dans La Troisième Symphonie de Gustav Mahler où elle était hypnotisante. Effie n'est pas le rôle le plus valorisant du ballet mais elle a dansé sa partie avec beaucoup d'enthousiasme apportant à son personnage son visage de poupée en porcelaine et sa classe naturelle. Sa variation dans le pas de l'ombre était un régal. Elle était parfaitement crédible en amoureuse bafouée, et elle chouine bien (qualité primordiale pour une Effie).

Avec trois protagonistes aussi bon, le Pas de l'Ombre du premier acte ne peut être qu'enthousiasmant. Malgré la petite frayeur que j'ai eu pendant l'adage, c'était le meilleur moment de la soirée.

La Sylphide

Crédit Photo: Emma Kauldhar

Côté second rôle Muriel Zusperreguy était un vrai rayon de soleil dans le Pas de Deux Ecossais. J'avais déjà pu apprécier son immense sourire au dernier rang de l'orchestre à Bastille, alors au troisième rang de Garnier... Elle a dansé sa partie avec un enthousiasme contagieux. Dommage que son partenaire, Emmanuel Thibault, semblait sur la réserve. Mais il revient d'une longue blessure qui l'a tenu éloigné de la scène pratiquement toute la saison, il est donc tout excusé. Et puis il y a Stéphane Phavorin dans le rôle de la sorcière. A l'Opéra c'est lui le spécialiste de ce genre de rôle (regardé la captation de Cendrillon, il est exceptionnel en Belle Mère) et ça me fend le coeur de savoir qu'il fait ses adieux lors de la dernière de cette série. Je suis content d'avoir pu le voir au moins une fois sur scène.

Je terminerai en mentionnant le corps de ballets, parce que que serait La Sylphide sans les sylphides? Malgrè quelques arabesques tremblotantes (il faut dire que de ma place je voyais tous les petits (et rares) défauts) les ensembles étaient magnifiques. Mention spéciale au trio formé par Laura Hecquet, Laurène Levy et Marie Solène Boulet.

Une bien belle soirée en somme, qui montre que même si ils en ont peu l'occasion, les danseurs de l'Opéra de Paris peuvent encore danser les classiques.

Je vous laisse avec le Pas de l'Ombre issue de la captation réalisé en 2004 avec Aurélie Dupont dans le rôle titre, Mathieu Ganio en James et Mélanie Hurel en Effie.

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