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Let's do the Time Warp again!
17 septembre 2014

Les Parapluies de Cherbourg

Les-parapluies-de-Cherbourg


La nouvelle saison démarre fort au Châtelet! Après la venue du Ballet de l'Opéra de Lyon qui m'a scotché à mon siège avec Limb's Theorem de William Forsythe, on enchaîne avec l'un des événement de la saison, la première mondiale de la version symphonique du chef d’œuvre de Jacques Demy et Michel Legrand, Les Parapluies de Cherbourg.
Bien qu'ayant découvert ce film très tardivement, il s'agit d'une œuvre à laquelle je tiens énormément, et le fait le voir (et de l'entendre) sur scène n'a fait que renforcer mes sentiments.

Avant de voir le spectacle j'ai pu assister à une belle mise en bouche avec le concert organisé par 42ème rue. Et ce fut un parfait teaser, écouter la chanson d'adieu des amants simplement accompagné d'un piano me donnait déjà des frissons, je n'osais imaginer l'effet que cela ferrait avec l'orchestre complet. J'ai également pu découvrir les excellentes Marie Oppert et Louise Leterme, respectivement Geneviève et Madeleine.

C'était donc avec une grande impatience que je me suis rendu au Théâtre du Châtelet samedi dernier, j'étais probablement autant excité que ceux qui se rendait au Stade de France le même jour pour le concert de Beyoncé. Et je fus conquis. Retrouvant les mêmes sensations que le film me provoque, la joie, la mélancolie, un torrent de larme à la fin...

Commençons d'abord par un point qui a intrigué pas mal de monde, la mise en scène, enfin la ''semi mise en scène''. C'est quand même dingue que quand le Lincoln Center présente des versions concert des plus grandes comédies musicales personne ne trouve quelque chose à redire, mais pour Les Parapluies beaucoup se sont indignés de l'absence de mise en scène décrétant que ça n'aurait aucun intérêt (la musique étant apparemment un art surestimé). Personnellement, la principale raison pour laquelle je me suis rendu au Châtelet était d'entendre la magnifique partition de Michel Legrand avec un orchestre complet. Je n'avais donc pas de grande attente niveau mise en scène et elle fut bien plus présente que je ne pouvais le penser. Se servant habilement des panneaux (fort réussi) de Sempé, elle reste assez fidèle au film tout en s'en éloignant pour les passages nécessaires. Ajoutez à cela un sublime travail sur les éclairages on obtient quelques très belles images (je pense notamment la scène du bordel). Un excellent travail qu'a exécuté Vincent Vittoz (à qui on devait déjà une belle traduction du prologue d'Into the Woods sur cette même scène) qui n'a pas fait l'erreur de recréer l'univers pastel du film de Jacques Demy tout en réussissant à en recréer l'atmosphère.

1-parapluies14 Marie Oppert (Geneviève) Natalie Dessay (madame Emery)_0



Quand à la musique ce fut une pure jouissance auditive pendant une heure et demi. Entendre le thème des amants interprété par l'Orchestre National d'Île de France dirigé par un Michel Legrand en grande forme restera l'une de mes plus belles expériences de spectateurs. Je peux vous dire que lors de la scène final, que les amants sont face à face, sans rien à se dire, et que l'orchestre reprend une dernière ce thème accompagné des chœurs, j'étais à ramasser à la petite cuillère.

Pour le chant on avait également une très bonne distribution, avec en tête Marie Oppert. Cette jeune fille de 17 ans a non seulement une voix magnifique, mais elle s'est parfaitement approprié le personnage de Geneviève, ne cherchant à aucun moment à imiter Catherine Deneuve. Et en plus de ça elle est adorable, le genre de fille à qui on a envie de faire des câlins dès qu'on la voit!
Son partenaire Vincent Niclo, malgré des accents de variété un peu trop prononcé à certains moments, s'en sort très bien. J'ai, je l'avoue, eu un peu plus de mal avec Natalie Dessay, qui m'énervait avec toutes ses mimiques au début. Mais au fur et à mesure de le représentation elle devenait assez touchante.
L'autre très belle surprise de cette distribution est, comme je l'avais dit plus haut, Louise Leterme dans le rôle de Madeleine, qui avec son trench, ses cheveux blond avec un ruban noir faisait penser à Catherine Deneuve en Geneviève. Le rôle de Madeleine n'est pas le plus valorisant mais sa voix m'a charmé. Je suis sûr qu'elle aurait pu faire une très belle Geneviève.
Et n'oublions pas les très touchant Jasmine Roy et Laurent Naouri, respectivement Tante Elise et Roland Cassard.

A la fin de la représentation les spectateurs ont rugi de plaisir lors d'une standing ovation bien mérité. Si vous n'avez pas pu le voir, je ne saurais que trop vous conseiller que d'aller regarder la captation sur Culture Box (en plus elle a été filmé le soir de ma venue, si vous entendez quelqu'un qui cri bravo entre deux sanglots quand Louise Leterme fait sa révérence, sachez que c'est moi.)

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