Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Let's do the Time Warp again!
24 février 2014

Onéguine (Ludmila Pagliero/Karl Paquette/Charline Giezendanner/Mathias Heymann - Eve Grinsztajn/Florian Magnenet)

Pagliero-Paquette

Ça fait un petit bout de temps que je n'ai pas parlé de l'Opéra! Et pourtant il y en a des choses à dire. Après nous avoir ébloui pendant les fêtes avec un Parc magique et une superbe série de La Belle au Bois Dormant, le corps de ballets à repris du service au début du mois avec le ballet Onéguine et vient d'attaquer ce soir la série de la soirée De Mille/Cullberg. Commençons donc par les deux représentations d'Onéguine que j'ai pu voir.

Ces deux représentations mettaient en vedette le couple Ludmila Pagliero/Karl Paquette. Ludmila Pagliero est une étoile que j'adore, j'étais tombé sous le charme de sa Sylphide et de son Aurore. Après l'avoir vous briller dans les grands rôles classiques j'avais très envie de la voir à l'oeuvre dans un rôle dramatique. Et en ce soir de première je fut conquis. Au levé de rideau elle campe une jeune fille très calme, le nez plongé dans ses livres. Lorsque Onéguine arrive elle est tout de suite attirer par cet inconnue mais est trop sage pour lui avouer. Elle ne peut le lui avouer que par écrit. Lors de la scène du rêve elle déploie sa magnifique danse et fait preuve de beaucoup de lyrisme. Pour la suite du spectacle elle s'est montrée très investi dans la tragédie, il fallait voir le regard qu'elle lance à Onéguine après le duel, si elle avait pu le tuer elle l'aurait fait! Mais le sommet de cette représentation fut le dernier pas de deux où elle se montre bouleversante, me laissant la gorge nouée. On pouvait même l'entendre pleurer. Une belle prise de rôle.

De son côté Karl Paquette semblait absent. Il a traversé le ballet sans vraiment s'imposer. Il a décidé de jouer la carte de la mélancolie, ça peut marcher au premier acte, mais sur le deuxième acte ça ne collait pas. Comment peut on imaginer que son Onéguine déchire la lettre que Tatiana lui a écrite? Qu'est ce qui a bien pu le motiver? De plus je ne trouve pas que le couple soit très bien assorti. Je pense qu'il aurait été mieux d'associer Karl Paquette avec Amandine Albisson et Ludmila Pagliero avec Josua Hoffalt. Du coup le premier pas de deux était magnifique mais manquait de passion. L'étincelle est quand même venu vers la fin du dernier pas de deux.

Du côté du couple secondaire, le soir de la première, Mathias Heymann retrouvait avec Lenski le rôle qui lui a valu sa nomination au titre d'étoile. On le sent en grande forme, sa danse est toujours aussi belle à voir dans le 1er acte et il se montre très émouvant dans le deuxième acte avec sa variation qui précéde le duel. À ses bras on retrouve la délicieuse Charline Giezendanner qui virevolte sous nos yeux pour notre plus grand plaisir, mais sans vraiment laisser son empreinte sur le ballet.

Eve Grinsztajn


Lors de ma deuxième visite, le couple Olga/Lenski était tenu par Eve Grinsztajn et Florian Magnenet et ce fut un tout autre ballet. Ils ont tout simplement volé la vedette au couple principal. Eve Grinsztajn apporte à son personnage beaucoup de profondeur. On sent qu'elle danse ce rôle depuis longtemps (elle a fait l'entrée au répertoire en 2009) et qu'elle a eu le temps de bien construire son personnage. Au premier acte on voit une jeune fille qui n'a pas envie de faire sa vie dans sa campagne avec un fiancé plan-plan. Florian Magnenet de son côté est un Lenski très sage et rangé, ce dernier que j'avais trouvé moyen dans La Belle au Bois Dormant est içi très à son aise. Le couple se cherche pendant tout le 1er acte sans jamais vraiment se trouver, alors qu'avec Charline Giezendanner et Mathias Heymann on avait à faire à un jolie petit couple qui s'accorde très bien.
Lors de la scène du bal Eve Grinsztajn est la maîtresse de la situation, elle accepte les avances d'Onéguine pour secouer un peu son fiancé. Lors de ce passage elle se montre très sexy et provocante. Elle se rendra compte trop tard de la conséquence de ses actes et fini le deuxième acte dévastée. Florian Magnenet se révèle très convaincant dans le passage du duel, si il n'a pas la virtuosité de Mathias Heymann il était tout aussi juste dans l'interprétation.

Par rapport à ce couple, Ludmila Pagliero et Karl Paquette était plutôt effacé. Ludmila Pagliero semblait bien moins investi que lors de la première et se faisait éclipsé par sa collègue, à tel point que pendant sa variation du deuxième acte je n'ai fais que regarder Olga et Lenski interagir assis sur leurs banc. Il n'y a que lors du dernier pas de deux que j'ai retrouvé ce que j'avais vu le soir de la première, mais malheureusement cette avalanche de passion venant de nulle part perdait son impact. Quand à Karl Paquette je ne comprenais toujours pas son Onéguine.

En dehors du quatuor de tête, j'ai eu Christophe Duquenne en Prince Grémine les deux soirs, le danseur rend très attachant ce personnage assez ingrat, et il forme avec Ludmila Pagliero un très jolie couple avec un pas de deux plein de tendresse et de respect, loin des grandes envolés lyriques des pas de deux d'Onéguine. Le corps de ballet était quand à lui très en place le soir de la première, un peu moins la deuxième fois, s'en donnant à cœur joie dans les danses du premier acte avec une belle diagonale de grands jetés.

Et puis tout de même un petit mot générale sur le ballet que j'ai beaucoup aimé. Très bien construit, allant à l'essentiel (peut être un peu trop court), une très belle chorégraphie avec deux magnifiques pas de deux, les décors, les costumes et surtout la musique tout est beau. Ma prochaine visite à ce ballet aura lieu le 28 février pour les adieux d'Isabelle Ciaravola, et je ne suis que tristesse en passant à cette date même si j'ai plus que hâte de la voir dans ce rôle où elle est semble-t-il (et je n'en doute pas) exceptionnelle!

Publicité
Publicité
Commentaires
Let's do the Time Warp again!
Publicité
Publicité