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Let's do the Time Warp again!
15 janvier 2013

Don Quichotte

Don Quichotte

 

Attention ceci est un article qui ne parlera pas de comédies musicales!
(Je trouvais la chose assez rare pour la signaler)

Et oui aussi surprenant que celà puisse paraître, je ne vais pas voir que des comédies musicales. Ils se trouvent d'ailleurs qu'avant d'être un passioné de Broadway et compagnie j'étais avant tout un passioné de danse, et je le suis toujours. Et depuis quelques temps, j'avais la forte envie d'aller voir un ballet à l'Opéra de Paris. J'ai donc profité de ce séjour parisien, non pas pour en voir un, mais deux. Mais commencons par le commencement avec ma première expédition de balletomanes à l'Opéra Bastille pour voir Don Quichotte!

Alors oui Bastille n'a rien à voir avec les dorures de Garnier, c'est grand, très grand, peut être trop grand, et la salle n'est pas très belle. Mais qui se préoccupent de la salle si le spectacle est de qualité? Comme ce fut le cas, j'ai oublié pendant 2h30 que j'étais sur un minuscule strapontins pas très stable et je fut emporté dans ces espagnolades enlevés et légerement kitsh. (Et là c'est le moment ou je me transforme en blogueur danse, c'est la première fois que je fais ça alors soyez indulgent).

Tout commence avec un prologue non dansé, exclusivement fait de pantomimes. Bon il faut bien avouer que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux dans le ballet et à peine ce prologue a commencé qu'on a hâte qu'il se termine. Heureusement qu'Hugo Vigliotti, excellent en Sancho Pança. Il y a aussi Guillaume Charlot en Don Quichotte, mais je n'ai pas trouvé que son personnage soit très valorisant (oui il faut le préciser, le ballet s'appelle Don Quichotte, mais ce dernier a un tout petit rôle). Petite pensée tout de même pour les deux pauvres danseurs qui sont obligés de portés des costumes d'aigle d'un goût assez discutable (tout comme leur apparition).

Don Quichotte 2

Crédit photo: Dance for you Magazine

Mais passons au chose sérieuse avec le premier acte. Tous se passe sur une place à Barcelone, ou les jeunes filles fricotent avec les pêcheurs. Arrivent les deux héros, Kitri et Basilio. Ils sont jeunes, ils sont beau, ils s'aiment, c'est beau et c'est comme ça. Mais le papa de Kitri veut la marier à Gamache, un homme aussi riche que bête. Elle ne veut pas et décide de fuir avec son amoureux. Entre temps Espada, le torréador, et la Danseuse de Rue se livrent à des jeux de séductions. Tout ça se déroule dans le pur folklore espagnol avec guitare, éventail, cape rouge, couteaux et castagnettes.

Je pense que vous l'aurez compris, l'histoire est juste un prétexte à un enchaînements de numéros tous plus virtuoses les uns que les autres, mais on ne s'ennuie pas une seconde, et cet acte respire la fougue, la jeunesse et le bonheur de danser. La réussite de cette première partie tiens en partie grâce à son couple principale, ce soir là incarné par Muriel Zusperreguy et Vincent Chaillet. Si la première semblait un peu fade lors de sa première variation, elle c'est très vite rattrapé sur le reste de l'acte. Elle jouait une Kitri espiègle, mutine et so charming. Sa variation des castagnette était très bien mené et fut chaleureusement applaudi. Quand à Vincent Chaillet, c'est simple il est Basilio! Il impressionne dès son entrée par un saut écart faciale magnifique, et tous le reste fut du même niveau. Il a une belle danse et s'en sort admirablement de toutes les difficultés technique de ses variations (que je n'ai pas essayé de reproduire mais qui m'ont l'air bien compliqué. En même temps c'est du Noureev!). Il a également campé le personnage tel que je l'imaginais, très espagnol, dragueur, un peu macho sur les bords et puis beau comme un dieu! Leur couple fonctionnent très bien, j'espère que l'opéra les feront danser ensemble plus souvent car il y a une vrai alchimie entre ces deux là(d'ailleurs si ils pouvaient danser ensemble Le Loup lors de la soirée Roland Petit du 23 mars...).

Quand au seconds rôles on a eu le droit à un très beau second couple formé par Sarah Kora Dayanova magnifique en danseuse de rue (ah la variations des couteaux) et Florimond Lorieux très charismatique en Espada. Puis au milieu de tous ça il y a le duo des amies de Kitri dansé ce soir là par les charmantes Marine Ganio et Myriam Kamionka. Sans oublier le corps de ballet, en particulier Mathilde Froustey et François Alu qui quelques jours plus tôt dansés les rôles principaux. Même au milieu de tous les danseurs on ne voit qu'eux. J'espère les futures étoiles de la compagnie.

Le premier acte se termine comme il a commencé, dans la joie et l'allégresse. On a presque envie de monter sur scène et de danser avec les danseurs.

Don Quichotte 4

 

Le deuxième acte commence de façon plus douce. Notre adorable petit couple est en fuite et danse un magnifique pas de deux devant un moulin (ben oui, que serais Don Quichotte sans son moulin). Puis arrivent les gitans qui vont aider nos deux héros à se cacher car le père de Kitri et son prétendant débarque. Je dois avouer que la scène des gitans ne m'a pas emballé plus que ça, malgrès Mathieu Botto qui a fort bien exécuté sa partie. A noter tout de même que Muriel Zusperreguy en gitane voilé ça fait des merveilles.

Puis Don Quichotte débarque pour je ne sais quelle obscure raison. Il voit un moulin et décide de le pourfendre (mais quelle bonne idée!), mais il est pris dans une aile est fait une chutte impressionante qui l'a un peu chamboulé. Tellement qu'ils se met à voir les transylvaniens du début de Frankenstein Junior avec capes noires et parapluies assortis, puis des géants de pierre et, c'est là que ça devient interessant, il rêve d'un monde de Dryades (des petites fées des bois).

Le tableau de la vision est vraiment un beau moment de lyrisme dans toutes ces espagnolades. Même si j'ai trouvé le corps de ballets un peu broullion, à tel point que j'ai crains à chaque diagonale croisé un carambollage de dryades (et on en était pas loin...). Heureusement les trois solistes était impeccable, que ce soit Heloise Bourdon impériale en Reine des Dryades (dommage que ses chaussons fassent autant de bruit), Charline Giezendanner adorable en Cupidon et bien sur Muriel Zusperreguy magnifique en Dulcinéee. Le rideau se baisse sur ces trois belles danseuses éxécutant de magnifiques ports de bras devant un Don Quichotte en extase (tous comme le reste de la salle). Et c'est la fin du deuxième acte.

Don Quichotte 3

Après un deuxième entracte (un peu trop long à mon goût) place au troisième acte. Cela commence dans une taverne ou nous retrouvons Espada, la Danseuse de Rue et les deux amies de Kitri. Arrive nos deux héros tout content d'avoir réussi à échapper à leurs poursuiveurs., et se joignent aux festivités. Sauf que le quator magique (Don Quichotte, Sanchon Pança, papa Kitri et Gamache) débarquent. (Le monde est petit) Le petit couple essaie de se cacher mais le père de Kitri les retrouvent et force sa fille à épouser Gamache (accent dramatique!). C'est là que Basilio a l'idée du siècle: simuler son suicide. (Vincent Chaillet était très drôle dans cette scène). C'est à ce moment que Don Quichotte intervient (faut bien qu'il serve à quelques choses), devant la pseudo-agonie de ce jeune homme il demande au père de Kitri d'accorder la main de sa fille à se mourant histoire de lui faire plaisir avant qu'il ne rende l'âme. Ce dernier accepte et tout à coup Basilio retrouve la forme et court avec Kitri pour préparer leur mariage. Gamache provoque Don Quichotte en duel et perd bien évidement.

Cette partie du spectacle pourrait s'appeller: Comment concentrer les 3/4 de l'action en 10 minutes.

Et puis comme tout ballet classique qui se respecte, ça se finit par un mariage. Don Quichotte n'échappe pas à la règle et suit même le shéma traditionnel:

- Numéro de danse de caractère. Içi il s'agit d'une Fandango (ne me demandez pas ce que c'est précisement) remarquablement mené par Florimond Lorieux et Sarah Kora Dayanova.

- Quelques filles du corps de ballet en tutu, qui faisaient içi office de Demoiselle d'Honneur. La Première Demoiselle à même droit à une variation, ce soir là c'était Lucie Clément. Elle était bien mais pas vraiment mémorable. A noter que parmis les demoiselles se trouvaient Heloise Bourdon aka La Reine des Dryades.

- Et biensur le grand pas de deux final qui commence avec un adage. Muriel Zusperreguy et Vincent Chaillet semblait un peu tendu sur ce passage qui est diablement difficile il faut l'admettre, mais s'en sortent très honorablement. Puis chacun exécute sa variation. Tous deux étaient excellents, mention spéciale pour Muriel Zusperreguy qui a déclanché l'hystérie du public (faut dire qu'elle était magnifique dans ce passage). Et ce pas de deux s'achève avec la Coda qui est un enchaînement de prouesse technique, de grands sauts pour monsieur et des 32 fouettés pour madame. Et c'est là que ça peut créer polémique, car Muriel Zusperreguy ne fait des fouettés mais change de jambe de temps en temps. Si ça a choqué une dame se trouvant à proximité de ma place, moi ça ne m'a pas dérangé (tous comme le reste de la salle qui l'a chaleureusement applaudi), et puis son immense sourire fait qu'on lui pardonne tout! Quand à Vincent Chaillet il était parfait.

Puis tous le monde revient pour une petite danse collective fort sympathique qui clot le spectacle.

C'est donc un très beau ballet, qui certes ne brillent pas par sa dramaturgie, mais qui est très drôle et entraînant. J'ai donc passé une très bonne soirée. Pour une première fois à l'Opéra de Paris j'étais comblé, et je risque fort de devenir un spectateur régulier de l'endroit (d'ailleurs le lendemain j'y retournais pour un programme contemporain à Garnier cette fois ci! Mais ce sera pour un prochain article).

 

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Commentaires
L
Sublime article! Ce ballet devait être magnifique! =)
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