Billy Elliot

Ce show fut l'imprévu du séjour. C'était mon avant-avant dernier jour dans la capital britannique, il me restait un peu d'argent, et l'envie de voir un autre show était démangeante. J'essayais de lutter de toute mes forces contre les petits démons qui sommeille en moi pour me convaincre de ne pas céder à la tentation. Mais comme vous le savez, je suis quelqu'un de faible, et j'ai cédé à mes démons. En prennant la direction du TKTS, on tombe sur une foule immense à Picadilly, on se renseigne sur ce qu'il se passe et on nous apprend que la flamme Olympique va passer dans une heure. Nous décidons d'attendre son passage. Et ce qui est bien avec les Jeux Olympiques (hormis que les sièges libres dans le métro soit aussi rare qu'une flaque d'eau au milieu du Sahara) c'est qu'on a le droit à plein de truc gratuit, ou à des bons de réductions très avantageux. Et donc pendant notre attente nous avons eu droit à des tambourins coca-cola (youhou!) et à des petits drapeaux Billy Elliot. Petit drapeau qui nous permet d'avoir des places à 25 £ en première catégorie pour toutes les représentations de la semaine (sauf celles du samedi) jusqu'au 7 septembre. "Bon ben ce soir je vais voir Billy Elliot".

Il faut quand même que vous sachiez que Billy Elliot n'a jamais été un show qui m'interessait particulièrement. Malgrès les critiques dithyrambiques que j'avais pu lire, la floppé de Tony et autres récompenses en tout genre qu'il a reçu et les étoiles qui brillaient dans les yeux de toutes personnes ayant vu le show qui m'en parlaient, rien n'y faisait, ce show ne m'interessait pas. (C'est le cas aussi pour The Lion King) Dans mon esprit toutes ses éloges venaient du fait que ce soit des enfants les stars du show, car tout ce qui est avec des enfants est littéralement adoré par tous le monde (je ne vois que ça comme explication au succés des Choristes), parce qu'ils sont "super trop mignon!". Et finalement je me suis rendu compte que non.

Oui Billy Elliot fut pour moi une vrai claque! C'est plus qu'un spectacle mignon avec des enfants, c'est un show merveilleux et émouvant sur un petit garçon qui tente de suivre son rêve malgrès ce que son entourage en pense et le contexte social peu clément dans lequel il évolue.

Dès le début du spectacle l'émotion est présente avec tous ses mineurs grévistes qui chantent à l'unisson dans une harmonie parfaite. Et toutes les scènes musicales de ce show sont juste inoubliable, que ce soit le grand numéro de la prof de danse (avec plume et tout), la chanson de Michael, le meilleur ami de Billy, la scène du réveillon de Noël avec la superbe chanson "Merry Christmas Maggie Thatcher" (la seule que je connaissais avant le show, thanks 42e rue, et qui m'est resté dans la tête une bonne semaine) ou encore la séquence "Solidarity" où l'on voit Billy progressé en danse pendant que les mineurs poursuivent leurs combat.

Mais les deux scènes qui m'ont particulièrement marqué sont "The Angry Dance" qui termine l'acte I, je n'aurais jamais cru qu'un enfant pouvait être capable de danser avec autant d'intensité, et surtout, mon passage preféré de tout le spectacle, la scène où Billy danse avec son double adulte sur la musique du Lac des Cygnes. C'était beau! Mon dieu que c'était beau! Certaines personnes dans le public se sont même levé à la fin, en plein milieu du deuxième acte, je n'avais jamais vu ça. Bref c'était magnifique! 

Quand à la distribution que j'ai vu ce soir là, sur les 5 Billy qui tourne sur le show j'ai eu Harris Beattie, un jeune écossais de 13 ans. Malgrès son accent à couper au couteau et sa voix qui commence à muer il était excellent, très touchant dans son interprétation et puis il danse comme un dieu (mais ça, ai je besoin de le préciser?). Et puis il était mignon comme tout. Le rôle de Michael était joué par Joe Massey, même si son rôle est assez secondaire, ce gamin m'a complètement emballé. Il fait preuve d'une assurance désarmante pour son âge et le voir faire des claquettes en robe sur sa chanson "Expressing Yourself" est juste un régal. J'avais un sourrire béat pendant tous le temps que durait sa chanson. Quand à Dayna Dixon qui jouait Debbie, elle était peste à souhait tout comme le personnage. Je tiens également à mentionner toutes les gamines du cours de danse, elles étaient toutes excellentes!

Passons aux adultes, car oui il y en a quand même dans le spectacle. Ce soir là toutes la famille Elliot était joué par des doublures (mais cette fois pas d'annonce officiel avant le spectacle, juste une feuille de papier affiché négligement dans le hall). Le rôle du père fut donc tenu par David Bardsley, très touchant dans son interprétation du père qui au fur à mesure se rend compte du potentiel de son fils et décide de renoncer à ce contre quoi il lutter pour l'aider à réaliser son rêve. A certains moment il me rappellait Burt Hummel, le père de Kurt dans Glee. Gillian Elisa était excellente dans le rôle de la grand mère, dommage que sont personnage soit si peu présent. Et Tony, le frère de Billy, était joué par Kieran Joe, très touchant également dans son rôle de leader de la grève, je le voyais un peu comme un Enjolras des temps modernes, mais ça c'est sûrement parce que les Misérables me hantait encore même 10 jours plus tard.

Mais celle que j'ai le plus apprécié c'était Gillian Bevan dans le rôle de Mrs Wilkinson, une excellente performer qui maîtrise parfaitement l'art de faire des claquettes avec une corde à sauter (c'est pas donné à tous le monde), magnifique performance de sa part. Et je ne peux pas oublier Barnaby Meredith, qui en plus d'être beau comme tout danse comme un dieu (oui lui aussi), et puis il est dans la plus belle scène du spectacle, je ne pouvais pas l'oublier!

Bref Billy Elliot est vraiment un show magnifique qu'il faut voir, ce n'est pas juste un show mignon avec des enfants, il fait vraiment parti des incontournables du West End. Je comprend maintenant donc l'engouement pour ce spectacle et pourquoi il est resté aussi longtemps à l'affiche. Je remercie donc ce petit drapeau sans qui je serais surement passé à côté d'un excellent spectacle.