La Dame aux Camélias - Isabelle Ciaravola/Karl Paquette

Cela fait une semaine que le Ballet de l'Opéra de Paris a débuté sa saison 2013/2014 avec au programme La Dame aux Camélias. Ce ballet de John Neumeier a fait son entrée au répertoire en 2005 et en est déjà à sa cinquième reprise.

J'ai découvert ce ballet grâce au DVD et ce fut un vrai coup de cœur, je tenais absolument à le voir. J'avais donc pris deux dates pour le voir, une pour les adieux d'Agnès Letestu et une autre pour le voir avec ma sœur (en croisant les doigts pour qu'Isabelle Ciaravola danse ce soir là). Les distributions publiés je découvre que sur la date prise au hasard c'est Laetitia Pujol (que je n'imagine pas du tout dans le rôle) qui dansera. J'ai donc décidé de prendre une place supplémentaire pour voir la belle Isabelle (et une autre au passage pour Aurélie Dupont, allez y traité moi de fou)!

Donc lundi dernier je me suis rendu pour la première fois de la saison à l'Opéra Garnier pour la distribution qui me tentait le plus: Isabelle Ciaravola/Karl Paquette. Le seul petit inconvénient ce que de ma place je ne voyais pas grand chose. Ayant pris un fond de loge je pensais pouvoir me mettre debout histoire de tout voir, erreur! Étant en quatrième loge, si je me lève les gens dans les Stalles ne voient rien. J'ai donc du jonglé entre les quelques bout de scène que ne me cachait pas le tête de la femme se trouvant dans la loge voisine (j'ai sérieusement songé à la décapiter). Mais ça ne m'a pas empêché de profiter du spectacle.

Isabelle Ciaravola et Karl Paquette sont pour moi les interprètes idéaux pour ce ballet. Déjà rien que niveau physique ils sont exactement les personnages décrit dans le roman. Et puis Isabelle Ciaravola est, pour moi, la plus grande tragédienne du ballet de l'Opéra et elle forme un couple parfait avec Karl Paquette. Les portés, pourtant périlleux, était d'une fluidité incroyable et les trois pas de deux autour desquels s'articule le ballet étaient magnifiquement exécuté. Un Karl Paquette fougueux comme jamais enlace avec passion une Isabelle Ciaravola qui a du mal à croire qu'on puisse l'aimer à ce point tout en faisant planer la souffrance qu'elle va faire endurer à son amant lorsque sa maladie aura eu raison d'elle. Le Black pas de deux ainsi que la scène final était déchirant. On retrouve les deux artistes dévasté au moments des saluts, encore sous le choc de ce qu'il vienne de vivre, alors que le public conquis leurs réserve une ovation.

Je suis un peu plus mitigé sur le couple Manon/Des Grieux, double imaginaire des personnages principaux, campé ce soir par Myriam Ould-Braham et Fabien Révillon. Pas grand chose à dire sur le 1^er acte, les deux danseurs s'amuse à surjouer le côté personnage de théâtre (surtout Fabien Révillon). C'est au deuxième acte que ça se gâte. Lors de la confrontation entre Marguerite et Manon où cette dernière lui rappelle sa condition de courtisane, Myriam Ould-Braham manque d'autorité et ce fait rapidement dominé par Isabelle Ciaravola. Le 3ème acte est un peu mieux, Myriam Ould-Braham est plus à l'aise en apparition fantomatique qu'en femme-fatale. Fabien Révillon est également assez convaincant même si il manque un peu de théâtrilité. C'est donc très joliment dansé mais ça manque d'émotions.

Les seconds rôles étaient très en forme avec en tête le couple formé par Prudence et Gaston, dansé ce soir là par une Nolwenn Daniel piquante à souhait et un Christophe Duquenne un peu timide au 1^er acte mais qui se lâche pendant la scène de la campagne pour notre plus grand plaisir (ah sa variation à la cravache...). Dire que c'est sa dernière saison... Laurent Novis est très convaincant dans le rôle assez ingrat du père d'Armand, je suis sur que Simon Valastro l'était aussi en Comte de N mais les ¾ de ses interventions était dans mon angle mort...

Et puis il y a l'Olympia d'Eve Grinsztajn! Même si elle doit faire du corps de ballet pendant les deux tiers du spectacle on ne voit qu'elle. Elle fait des étincelles dans le troisième acte où elle s'amuse à jouer les séductrices mutine et perverse! J'ai vraiment hâte de voir sa Manon (et je ne suis que tristesse qu'elle n'ai pas pu récupérer une représentation dans le rôle titre...).

J'ai donc passé une très belle ouverture de saison à l'Opéra, et ce malgré mon manque de visibilité et les tousseurs qui étaient en forme ce soir là, mais au moins ils étaient dans le thème. Même si ils sont énervant, je ne leur souhaite pas la même fin que l'héroïne.

Prochain épisode de la Dame aux Camélias lundi soir avec Aurélie Dupont/Hervé Moreau (ainsi qu'Eve Grinsztajn, Christophe Duquenne, Valentine Colasante, Vincent Chaillet et Leonore Baulac. Que du beau monde). Mais avant vous aurez le droit à mes reviews sur Le Lac des Cygnes par le Ballet National de Chine, 50... et des Nuances et celle d'Anna (mais qui sera sur MusicalAvenue cette fois).